vendredi 2 septembre 2011

FINANCES - MARCHÉS

Voici les analyses des marchés actuelles.
Un effondrement du dollar et de l' euro sont prévus . Le Medef s'indigne des procédés utilisés.

Un véritable changement d'ère se prépare.

Un monde en mutation

Nous pourrions résumer ainsi -- un peu grossièrement, je vous l'accorde -- ce qui s'est passé cet été :

1. La plus grande puissance économique au monde s'est avérée ne pas être un emprunteur si fiable que cela.

2. Les "pays riches" se sont révélés être les nouveaux pauvres. Trop de dettes et pas assez d'argent pour les rembourser.

3. Les anciens "pauvres" -- Chine en tête -- ont sévèrement sermonné nos anciens "riches" sur leur gestion écervelée de l'argent public.___
Nous sommes en plein changement de paradigme. Et la crise de la dette souveraine n'en est qu'un énième rebondissement.
Que s'est-il passé ? Cela ne date pas d'hier.
Les entreprises occidentales, à la recherche d'un surcroît de rentabilité, ont massivement délocalisé leur production vers les émergents.
En parallèle, ces pays ont mis en place une industrie essentiellement orientée vers la production de biens de consommation à notre destination. Notre consommation dépend donc de plus en plus des exportations de ces pays. Nous avons voulu des ordinateurs, des voitures, des vêtements, de l'électronique moins chers. Nous sommes devenus dépendants, pour ne pas dire accros, à ces iPads, télévisions à écran plat ou encore ces chaussures de sport abordables.
▪ Anciens riches débiteurs des anciens pauvres

Nos Etats -- privés en grande partie de leur force de production mais continuant à vivre au-dessus de leurs moyens -- ont dû s'endetter... et de plus en plus auprès de ceux qui avaient suffisamment de liquidités, c'est-à-dire les émergents. En quelques années, la Chine est ainsi devenue le premier prêteur des Etats-Unis.

Comme le rappellent peu subtilement les avertissements légaux des publicités pour le crédit, s'endetter engage... à rembourser ses dettes. Une réalité toute simple que les Etats semblent avoir complètement oubliée.
▪ A la recherche de l'introuvable consommateur occidental
Le discours officiel est que
le crédit permet d'encourager la production et donc la croissance. La croissance favorise la consommation mais aussi les rentrées fiscales. Bref, c'est un cercle vertueux.
Mais que se passe-t-il quand les rouages de ce cercle sont grippés ? Quand, par exemple, l'appareil de production a été presque entièrement délocalisé ? Ou encore quand les consommateurs, assommés par leur endettement, au chômage ou craignant pour leur niveau de vie, sont obligés de moins consommer ? C'est un cercle vicieux.

La crise de 2008 et les crises qu'elle induit -- comme l'actuelle crise du crédit souverain -- ne sont pas des crises "normales".
Ce sont des crises qui annoncent une totale redistribution des forces en jeu. Le pouvoir économique se déplace lentement mais sûrement vers les émergents, vers l'Asie, l'Amérique latine...

Evidemment, un tel bouleversement ne se fait pas en un jour, ni sans heurts.
Des craintes de surchauffe pèsent ainsi sur l'économie chinoise. La question géopolitique ne doit pas non plus être sous-estimée. Un éclatement politique de l'empire du Milieu pourrait durablement affaiblir son économie.
▪ Adaptez votre portefeuille à cette nouvelle donne
Malgré ces doutes, nous sommes persuadés que l'une des voies qui s'offrent à vous pour préserver vos investissements est de vous intéresser au potentiel de croissance des émergents. Plusieurs principales thématiques d'investissement s'offrent à vous.
Il y a notamment la consommation, les infrastructures ainsi que l'agriculture. Ces secteurs correspondent aux besoins des émergents dans les années qui viennent.

[Les Cobras supplantent les BRIC : c'est maintenant que vous devez investir !
La crise de la dette risque d'avoir de sévères conséquences sur votre épargne : sur votre assurance-vie, sur vos actions ou encore sur votre livret d'épargne que vous pensiez si sûr !
Une solution pourrait compenser ce chaos avec 324% de gains à la clé pour votre portefeuille ! Il suffit de vous positionner
dès maintenant sur les prochains émergents -- appelés COBRAS.
Nous ne vous recommandons pas un portefeuille entièrement tourné vers les émergents -- car les risques sont bien réels -- mais plutôt d'y consacrer une petite part.

Suivez de près l
es entreprises françaises ou européennes qui sont bien placées pour profiter de l'appétit de consommation des émergents. Misez aussi sur les fonds qui vous permettent d'investir sur des sociétés et des pays qui vous seraient difficilement accessibles autrement.
Quand le sort du monde repose sur un seul homme
▪ Les choses sont devenues bien étranges.

Le monde entier était immobile la semaine dernière, accroché au bord de son fauteuil. Respirant à petits coups.
Tout va bien... selon Alan Greenspan
Les Etats-Unis dépensent trop, beaucoup trop. Chaque mois, d'énormes sommes sont déboursées rien que pour payer les factures d'électricité. Jusqu'ici, les créditeurs se sont montrés généreux en accordant des prêts toujours plus importants aux Etats-Unis -- en achetant sa dette -- à des taux d'intérêt très bas. Clairement, on ne peut continuer ainsi éternellement.
Franchement, qui se soucie de la "notation du crédit dans la Zone euro" ?
J'en ai
ASSEZ d'entendre parler des déficits des Etats-Unis... de la monnaie papier contre l'or... des Triple A ou Triple Z... des problèmes des PIIGS... et autres théories économiques ENNUYEUSES sur lesquelles vous n'avez AUCUN contrôle.

La vérité, c'est que si vous voulez faire des gains dans les marchés actuels,
rien de tout ça n'a d'importance !

Tout serait donc de la faute des Nuisibles Anonymes !

▪ Trop c'est trop ! Ce qui constitue une évidence depuis des mois et même des années pour nos lecteurs devient soudain un
sujet d'indignation pour Laurence Parisot, la présidente du MEDEF.

a croissance du PIB mondial repose sur Bernanke

Les choses sont devenues bien étranges.
Le monde entier était immobile la semaine dernière, accroché au bord de son fauteuil. Respirant à petits coups.
Les gens observaient. Ils attendaient. Ils attendaient le pronunciamiento qui pouvait signifier des milliers de milliards de dollars de pertes… ou de gains. Ces mots pouvaient — en théorie — faire augmenter le taux de croissance mondial… accélérer des économies et mettre des millions de personnes au travail, leur permettant de gagner l’argent nécessaire pour payer leurs besoins et leurs envies.
A la marge, ces paroles pouvaient faire la différence entre la vie et la mort. De nombreuses personnes, dans ce monde, vivent d’un jour à l’autre, avec à peine assez pour manger. Un ralentissement de l’économie mondiale les heurte de plein fouet, comme la peste au Moyen Age, les faisant basculer dans la famine et la mort.
Et d’où provenaient ces mots si précieux ? De Ben Bernanke, originaire de Dillon, en Caroline du Sud, et désormais à la tête de la Réserve fédérale américaine.
Les gros titres en étaient la preuve :
Le monde attend des nouvelles de Jackson Hole”.
Les investisseurs nerveux avant l’annonce de Bernanke”.
L’économie mondiale repose sur les épaules de Bernanke”.
Qui est cet homme, et quel genre d’épaules a-t-il ? Est-il un grand penseur… un philosophe de renom à qui les habitants de notre planète peuvent faire confiance ? S’agit-il d’un capitaine d’industrie… un homme qui a prouvé qu’il savait mener les hommes et gérer une entreprise profitable ? S’agit-il d’un magicien de l’investissement, comme Warren Buffett, avec des milliards de dollars attestant de sa compréhension du monde de l’argent ? Est-il un puissant politicien ou un homme d’Etat reconnu qui peut au moins faire semblant de résoudre les problèmes mondiaux grâce aux menaces et à la force ?
Rien de tout ça. C’est un homme qui a étudié l’économie et est devenu professeur d’université. Maintenant, c’est un quasi-bureaucrate travaillant à la tête d’une quasi-bureaucratie, dont la principale fonction est de s’assurer que les banquiers fassent des gains.
▪ “On a soit le contrôle, soit l’argent”, déclare notre ami John Henry. John a gagné une fortune grâce à une idée simple. Si les entreprises pouvaient abandonner le contrôle de leurs problèmes juridiques, elles pourraient économiser beaucoup d’argent. John prend ces défis juridiques et les traite comme des questions commerciales ; il ne se soucie guère de gagner ou perdre l’affaire, tant que le coût net reste le plus bas possible. Il se rémunère ensuite sur la somme économisée.
Mais beaucoup d’entreprises ne se soucient pas vraiment d’argent. Elles ne veulent pas abandonner le contrôle. Ou, plus précisément, leur équipe juridique ne veut pas abandonner le contrôle. Elles finissent donc par dépenser plus”.
Le contrôle ou l’argent. Tel est le choix. Une économie fonctionne mieux quand personne n’en a le contrôle. La planification centrale ne fonctionne pas. Quand il y en a un peu, c’est un poids. Quand il y en a beaucoup, c’est fatal.
Les gens n’aiment pas quand les choses sont “hors de contrôle”. C’est bien le problème avec le capitalisme. Il est toujours hors de contrôle — ou du moins il devrait l’être.
Et c’est là le véritable rôle de M. Ben Bernanke… le service qu’il fournit, c’est faire croire aux gens que tout est sous contrôle. Mais l’illusion du contrôle est chère.
Il a injecté 1 200 milliards de dollars dans le système bancaire après l’effondrement de Lehman en 2008. Qu’a-t-il eu en retour ? Environ 80 cents de croissance du PIB pour chaque dollar dépensé. Une proposition perdante — mais peut-être peut-il compenser avec du volume !
Et que peut-il faire maintenant ? Au moins, en 2008, il avait encore des munitions. A présent, sa cartouchière est vide. Il a déjà mis le taux directeur de la Fed à zéro… et s’est engagé à l’y maintenir pendant encore deux ans. Nous savons aussi que le QE1 et le QE2 n’ont pas fonctionné.
Nous avons appris la semaine dernière que l’immobilier américain a baissé au dernier trimestre — ce qui fait 17 trimestres consécutifs de baisse. Les propriétaires ont perdu environ 7 000 milliards de dollars… et continuent de couler. Les nouveaux permis de construire ont atteint un plus bas de 15 ans. Les ventes n’ont jamais été plus basses depuis une génération.
En ce qui concerne le chômage US, les chiffres sont mouvants. La majeure partie des améliorations du taux de chômage provient du fait que les autorités retirent des gens ne trouvant pas d’emploi de la liste de ceux qui cherchent un travail. Mais les licenciements augmentent… et il est désormais évident que la plupart de ces emplois ne reviendront jamais.
La croissance du PIB américain est près de caler. Il est très probable que la récession de 2008-2009 n’a jamais vraiment pris fin.
Et ce pauvre M. Bernanke. Le poids de toutes les illusions du monde sur ses frêles clavicules. Un homme honnête hausserait les épaules.

La croissance des Etats-Unis se porte bien… selon Alan Greenspan

Les Etats-Unis dépensent trop, beaucoup trop. Chaque mois, d’énormes sommes sont déboursées rien que pour payer les factures d’électricité. Jusqu’ici, les créditeurs se sont montrés généreux en accordant des prêts toujours plus importants aux Etats-Unis — en achetant sa dette — à des taux d’intérêt très bas. Clairement, on ne peut continuer ainsi éternellement.
Lorsque sera sifflée la fin de la partie, vous pourrez dire adieu à la reprise fragile que nous avons connue depuis 2008. Attendez-vous alors à ce que les taux grimpent. La hausse des taux d’intérêt signifie la mort pour les actions, tout simplement parce que, lorsque les taux grimpent, les investisseurs ont besoin d’être plus motivés pour posséder des valeurs. N’oubliez pas que, dans le marché, la concurrence fait rage pour qui acquerra l’affection des investisseurs.
Pour comprendre comment cela fonctionne, revenons à l’année 1982. A cette époque, un bon du Trésor pouvait rapporter 15%. Il n’est pas étonnant que le PER sur l’ensemble du Dow Jones Industrial Average était tombé à sept en 1982 (le ratio actuel est d’environ 14.) Ce fut également une période sombre, traversée par une forte récession, des difficultés sur les banques et une inflation galopante.
Notre époque est également troublée et la valeur du dollar américain traverse une zone de turbulences. Pourtant, voici ce que dit BCA Research, une société composée certainement de gens très intelligents que l’on paie des dizaines de milliers de dollars pour concevoir une analyse telle que celle-ci :
Un dollar US affaibli a extrêmement bien servi l’économie : il a aidé à déclencher un boom des exportations, il a augmenté les profits des entreprises, a élevé le cours des actions et a permis d’éviter la déflation — tout cela sans coûter un centime.
Oui, un repas gratuit ! Il suffit donc de détruire notre monnaie et nous serons riches. Cela a marché pour l’Argentine et le Zimbabwe, n’est-ce pas ? Bien sûr que non ! Mais cette idée est tenace, comme un érythème persistant.
Mais cela va au-delà des Etats-Unis. Le fait est que la plupart des gouvernements occidentaux sont fauchés. Alors que les gouvernements parviennent encore à joindre les deux bouts, c’est par le secteur privé que le problème va se manifester.
Pour beaucoup de ces gouvernements, la situation est désespérée.
Voici une autre perle : le ministre des Finances russe encourage les Russes à boire et fumer plus pour ainsi augmenter les recettes fiscales. “Les gens devraient comprendre”, a-t-il déclaré. “Ceux qui boivent, ceux qui fument, aident plus l’Etat”. Et le ministre des Finances irlandais a déclaré que son ministère envisage de vendre des T-shirts sur lesquels est inscrit : “l’Irlande n’est pas la Grèce”. Ça ne s’invente pas… Peut-être l’Italie organisera-t-elle une vente de gâteaux pour aider à lever des fonds !
Toutefois, plus sérieusement, la liste des points négatifs est longue comme le bras, et je pourrais y consacrer toute cette chronique. Naturellement, hors ces problèmes, tout va bien ! Voyons le résumé qu’en fait l’ancien directeur de la Fed Alan Greenspan :
Il n’y a pas de question quant au dynamisme de cette économie, en excluant le problème du prix du pétrole, en excluant les problèmes de l’euro qui viennent d’apparaître et en excluant les problèmes de budget. Cette économie est réellement en train de prendre de la vitesse.
Ha ! Certes — si seulement nous pouvions faire abstraction de tout le reste. Malheureusement, nous ne le pouvons pas… parce que nous vivons dans le monde réel.

Laurence Parisot accuse : les Etats-Unis nuisent à la Zone euro !

Trop c’est trop ! Ce qui constitue une évidence depuis des mois et même des années pour nos lecteurs devient soudain un sujet d’indignation pour Laurence Parisot, la présidente du MEDEF.
Elle accuse — sans prendre de gants — les Américains d’avoir délibérément orchestré une psychose autour de la crise de la dette en Europe. Cela afin de détourner l’attention des marchés de leur propre problème d’endettement.
C’est le genre d’argument que nous martelons sans relâche depuis mai 2010, repris du bout des lèvres par de rares trublions de la presse financière. Et ce n’est certainement pas un hasard si nous assistons à la multiplication des rumeurs ouvertement fallacieuses et malveillantes à l’encontre de la Zone euro depuis que S&P a privé les Etats-Unis de leur Triple A début août.
Mais les Nuisibles Anonymes n’en sont pas à leur coup d’essai. Les Etats-Unis sont en effet aux abois depuis début juillet (juste après l’arrêt du QE2, alors que les négociations au Congrès s’engageaient très mal) du fait des critiques chinoises dénonçant l’incapacité de l’Amérique à réduire ses déficits. Quand on n’a plus un sou en caisse, plus les moyens politiques de rétablir la situation et plus la possibilité de masquer ces inconfortables évidences, il ne reste plus que la diversion.
Laurence Parisot ne dit pas autre chose lorsqu’elle déclare : “on vient d’assister à une sorte de guerre psychologique, à une tentative de déstabilisation de la Zone euro avec la diffusion de rumeurs sur les difficultés supposées de certains pays”.
Et d’illustrer son propos avec les rumeurs infondées concernant les banques françaises et notamment celles faisant état de difficultés affectant la Société Générale : c’est typiquement le genre de prophéties auto-réalisatrices.
Si la Générale n’avait pas de véritables problèmes de refinancement avant les bruits circulant dans les salles de marché anglo-saxonnes, après que le titre a plongé de 15%, il est évident que la confiance s’était évaporée… Et dans le climat actuel, rétablir son crédit auprès de ses partenaires bancaires et des hedge funds, c’est presque mission impossible.
La présidente du MEDEF, décidément très en verve, ajoute : “nous sommes passés d’attaques sur l’Espagne à des attaques visant l’Italie, puis la France, jusqu’à des rumeurs de dégradation de l’Allemagne la semaine dernière”. Nous avions souligné à quel point cela nous paraissait absurde et semblait relever de l’intoxication pure et simple… mais la caractéristique d’un marché qui déraisonne, c’est de croire que tout est possible.
Et si on se refuse à croire n’importe quoi, il faut bien admettre que le scénario boursier de vendredi démontre que la versatilité des marchés — quels qu’en soient les motifs — demeure étourdissante.
Le problème, c’est que ce phénomène profite presque systématiquement à Wall Street. La place américaine s’est affranchie totalement de la morosité régnant en Europe et a achevé la séance de vendredi en fanfare, avec des gains de 1,2% sur le Dow Jones, 1,5% sur le S&P et 2,5% sur le Nasdaq.
Ces scores effacent les pertes de la veille et permettent aux indices américains de finir la semaine pratiquement au plus haut, contrairement aux places du Vieux Continent. Les investisseurs avaient pourtant littéralement le moral à zéro vendredi entre 15h45 et 16h15. Les indices US dévissaient alors de 1,5% à 2%, le S&P chutant vers 1 136 points, le Dow Jones chutant de 200 points. Le CAC 40 dévissait de 3,3% et l’Euro-Stoxx 50 de 3,5%… La suite, vous la connaissez.
Le résultat des courses, c’est un spectaculaire creusement des écarts de performances de part et d’autre de l’Atlantique. Le Nasdaq affichait par exemple 6% de gain hebdomadaire, à comparer avec un modeste 2,35% à Paris et une piteuse stagnation pour l’Euro-Stoxx 50.
Les “portes de saloon” battent de nouveau à toute volée. La meilleure illustration nous est fournie par le VIX (indice du stress associé au S&P) : il s’est envolé de 10% (vers 43,85) au cours de la première demi-heure vendredi, puis a plongé de 10,5% (vers 35,5) en clôture.
Tous ces mouvements de cours qui ont agité Wall Street ne reposent sur aucun véritable élément concret. Tout est affaire d’interprétation. Le principal aiguillon à la hausse serait l’espoir que la Fed livrera aux marchés des annonces à l’occasion de sa prochaine réunion de septembre.
Difficile d’imaginer que Ben Bernanke puisse rester les bras croisés après la publication d’une révision à la baisse du produit intérieur brut (PIB) américain à 1% en rythme annualisé, contre 1,3% en première estimation.
Les investisseurs n’ont plus aucune illusion sur la pérennité de la reprise aux Etats-Unis. L’économiste en chef de Goldman Sachs estime même que les Etats-Unis ont au moins une chance sur trois de retomber en récession au cours des deux prochains trimestres.
Alan Greenspan avait formulé la même prévision au cours de l’été 2008 (il devait penser 99% de risque mais il n’est pas autorisé à évoquer plus de 33%), bien avant la faillite de Lehman… et le quatrième trimestre s’est soldé par un désastre.
Ben Bernanke a entériné le scénario d’une croissance molle — il lui est interdit d’employer comme en France l’expression “croissance négative”. Cependant, il laissé entendre qu’il disposait encore de quelques moyens monétaires de soutenir l’économie.
Face à au spectre de la récession, le discours de Jackson Hole a clairement pour but de placer la balle dans le camp des politiciens du Congrès. Si le Tea Party s’en empare, ce sera pour la jeter hors d’atteinte, au beau milieu du port, en accord avec l’événement historique fondateur dont la formation ultra-libérale tire son nom.
Sans projet fiscal crédible, sans consensus politique sur le rééquilibrage budgétaire, de nouvelles injections de liquidités de la part de la Fed ne serviraient à rien. Le Tea Party appelle de ses voeux l’effondrement définitif du système politico-économique moribond actuel. De nombreux démocrates ont d’ailleurs joint leur voix à celle des ultras du camp conservateur lors du vote concernant l’extension du plafond de la dette le 2 août.
Le message est clair : de nombreux parlementaires américains sont convaincus qu’il n’y a plus rien à sauver, puisque même une rigueur budgétaire extrême ne changerait rien.
Les Nuisibles Anonymes font paradoxalement preuve de davantage de patriotisme en s’efforçant de convaincre à coup de rumeurs les créanciers des Etats-Unis que l’Europe est encore plus mal en point… et que l’euro aura cessé d’exister d’ici six mois à un an.

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