dimanche 10 avril 2011

COTE D'IVOIRE ET LIBYE


Monsieur , Madame


Ouassara en cote d'ivoire a organisé délibérément depuis 2002 une guerre de génocide en côte d'ivoire.
Les fraudes commises dans les opérations électorales sont importantes et ont été mentionnées par le conseil constitutionnel. Actuellement Ouassara organise de nouveau des génocides dans les populations civiles.
Ces actes doivent être soumis d'urgence à la cour pénale internationale. L' intervention de la France et de l' ONU ne sont  nullement légitimes . Il s'agit de l' inversion pure et simple des signifiés ,  technique employée fréquement par le Bilderberg. Voir aussi les fraudes délibérées du dictionnaire.
Les connaissances du président actuel sont non seulement nulles en droit constitutionnel et en droit public , mais elles sont également nulles en droit international.
Voici les fraudes bancaires de Wachovia pour 380 milliards . ( argent du trafic de drogue )
Voici la crise dans les fondements mêmes de la CEE . Nous ne voulons plus que la dette des états soient gérée par les marchés . Idem pour le nucléaire , pour l' énergie , pour les matières premières , les métaux, et pour les banques.
Ces secteurs doivent être nationalisés ainsi que la monnaie
( droit entièrement régalien ). Nous n'acceptons pas dans l' europe des 27 la destruction systématique des droits sociaux et économiques fondamentaux au nom du marché libre. Ces théories sont entièrement erronées et conduisent les sociétés nationales dans le mur.
Des évidences sont aveuglantes. Pourquoi les élites et les maîtres sont ils sourds , aveugles, et muets ? Nous voulons que les élites et les maîtres quittent rapidement le pouvoir et l' argent . Les peuples prennent les commandes mondiales aux mains des marionnettes et des ombres derrière le rideau. Leur présence sur la planète n'est plus autorisée. Ils doivent tous partir.
Voici les 8 propositions à mettre en oeuvre d'urgence . Pourquoi les commissaires ne font ils rien depuis 2007 sauf de l' homéopathie et du cosmétique. Nous voulons l' audit de toutes les dettes publiques en Europe et l' annulation de toutes les parties illégitimes, léonines et usuraires.
Les informations concordantes qui nous reviennent sur la participation effective des troupes armées de l’ONUCI et de la Force Licorne de l’Armée françaises auprès des troupes  rebelles d’Alassane OUATTARA soulèvent des interrogations graves.
En effet, peut-on laisser quelques personnes dévoyer l’idéal de fraternité et de paix entre les Nations, voulu par les Etats membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ? L’ONU a pour socle le respect de la souveraineté des Etats membres, dont le principe de non-ingérence est le corollaire.
Doit-on rappeler que le président Laurent Gbagbo a été élu et proclamé par le Conseil constitutionnel ivoirien. Que le candidat malheureux Alassane Ouattara s'est rendu coupable de tricheries, de violences et de fraudes durant le processus électoral.
En assistant une rébellion armée contre les Institutions d’un Etat membre, quel message le Président SARKOZY, le Secrétaire Général de l’ONU M. BAN Ki Moon et son Haut-Représentant M. CHOI entendent-ils envoyer au Peuple Ivoirien en particulier et au Peuple Africain en général ?
Aurait-on oublié que l'ONU avait pour mandat de démilitariser les rebelles avant les élections ? Que depuis l'annonce de sa défaite électorale le candidat Ouattara est entré à nouveau en rébellion ? Que ses "hommes", malgré les silences coupables des médias occidentaux, tuent depuis le mois de décembre... que ces mêmes "hommes", si l'on en croit un récent sujet sur France 2, ne sont que des adolescents armés, des enfants-soldats.
Aurait-on oublié, surtout, que le recomptage des voix, un moment proposé, fut qualifié par M.Ban Ki Moon d'"injustice" ? Devrait-on conclure qu'à l'injustice des chiffres on préfère la justesse du nombre de morts ?
Doit-on rappeler que le Peuple Ivoirien, malgré la crise économique consécutive à la crise politique de 2002, a financé seul le processus électoral le plus cher du monde, pour un coût total de 240 milliards FCFA ?

Les Etats membres de l’ONU et toutes les organisations continentales et régionales peuvent-ils cautionner la collaboration manifeste entre d’une part, la Rébellion armée de M. Alassane OUATTARA et d’autre part, les forces de l’ONUCI et la Force Licorne de l’armée française, pour une simple question post-électorale ?
L’amitié du Président SARKOZY dont M. Alassane OUATTARA se prévaut, peut-elle justifier la désorganisation de la société ivoirienne et les massacres de la population civile par les Rebelles de M. Alassane OUATTARA, en vue d’une prise hypothétique du pouvoir ?

Il est temps que toutes les personnes éprises de Paix, de Démocratie et de Liberté, s’élèvent clairement contre cette ingérence grave qui menace non pas simplement la CÔTE D’IVOIRE mais également la stabilité même de tous les Etats Africains.

La Constitution d’un Etat membre des Nations Unies s’impose à tous et reste non-négociable.

Signataires :  - Maurice GNAGNE, Professeur de médecine - Dedy SERI, Ethnologue - Arsène DOGBA, politologue - Mohamed AREF, Avocat et défenseur des Droits de l’Homme -  Agnès KRAIDY, journaliste - Hervé-Emmanuel N’KOM - Charles Tchoungang, Bâtonnier - Henriette Ekwe - Anicet Ekane - Célestin Kengoum, Avocat - Dr Samuel Mack Kit - Michel Etia, Avocat - Abanda Kpama - Paul Géremie Bikidik - Emmanuel Mbiga  - Valentin Dongmo Fils - Guillaume Manga - Faustin Bekolo - Oscar Batamack - Pr Takam - Moussala Michaut - Malick Noël Seck, responsable Convergence socialiste (Sénégal) - Grégory Protche, rédacteur en chef du Gri-Gri International - Pour le CO.PA.VI.L (Collectif des Patriotes Victimes de la Licorne), Bernard TOURE, Président, M. Martial AKOUN, Président - Pour l’A.N.F.S.Z.A (Association Nationales des Femmes Sorties des Zones Assiégées), Mme Viviane GNAHORE, Présidente - Pour la Fédération Nationale des Victimes de Guerre de CÔTE D’IVOIRE, M. Sékou KOUAME, Président - Lucie BOURTHOUMIEUX, Avocat
Un géant bancaire américain, Wachovia, est au coeur d'un des plus gros scandales de blanchiment d'argent sale de tous les temps. 380 milliards de dollars issus du trafic de drogue seraient passés par ses succursales, en toute impunité. Une bombe à fragmentation
La banque a fait l'objet de poursuites judiciaires acharnées. Et comment ! En Mars 2010, en vertu de la loi américaine sur le secret bancaire, Wachovia et l'administration américaine ont signé un accord amiable, resté secret jusqu'ici : 110 millions de dollars d'amende pour avoir autorisé des transactions relatives à des trafics de drogue et 50 millions pour avoir échoué à surveiller les mouvements de capitaux utilisés pour le transport de 22 tonnes de cocaïne. Et... c'est tout ! Aucun dirigeant n'a jamais été inquiété à titre personnel.
Du "too big to fail" au "too big to jail"...
Pourtant, l'enquête a montré que Wachovia était au courant de ces petits trafics depuis 2004. Entre 2006 et 2007, la banque a même fait l'objet de 6000 à 7000 procédures de redressement, mais ça n'a pas eu l'air de gêner grand monde. "Un nombre absurde", selon Martin Woods, un employé londonien de la banque embauché pour lutter contre le blanchiment. Dans ces conditions, comment se peut-il que la direction n'ait pas eu "le sentiment que quelque chose allait très, très mal ?" Heinh, comment ? D'ailleurs, à plusieurs reprises, ce Woods a balancé des rapports incendiaires à sa hiérarchie, car le pot aux roses n'était finalement pas si difficile à mettre à jour... Mais ça n'a pas eu l'air de gêner grand monde.
Coke en stock
En mai 2007, suite aux pressions exercées par le ministère de la justice des États-Unis, Wachovia décide d'interrompre ses relations avec certains de ses bureaux de change mexicains. Mais plutôt que de lancer une enquête interne, comme le veut l'usage, la banque choisit de faire l'autruche. Un peu plus tard, les médias américains évoquent (timidement) l'affaire. Wachovia prend alors la lourde décision de cesser toutes ses activités au Mexique. Mais toujours pas d'enquête. Pire, en juin 2007, Woods apprend que ses alertes ont été volontairement cachées aux autorités américaines et britanniques. Et le trafic a pu continuer comme si de rien n'était...
C'en est trop ! Fin 2007, Martin Woods se retrouve dans les locaux de Scotland Yard. Là, il se rend compte que personne n'a encore pris la mesure du scandale. Alors il balance tout. C'est à ce moment là que tout bascule et les autorités américaines et britanniques ne lâcheront plus l'affaire.
Alors... pourquoi une si faible amende ? Pourquoi aucune action pénale ? Quelques indices :
- En janvier 2010, Antonio Maria Costa, directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a déclaré que le plus gros de l'argent issu du trafic de drogue avait été sciemment blanchi par les institutions financières. Courant 2008, il a ainsi reçu la preuve que les profits de la criminalité organisée ont été "la seule source de liquidités" pour certaines banques au bord de la faillite. "Les prêts interbancaires ont été financés par l'argent du trafic de drogue et d'autres activités illégales... Il y a des signes qui indiquent que certaines banques ont été sauvées de cette façon" a-t-il déclaré.
- Robert Mazur, ancien responsable américain de la lutte contre les cartels sud-américains, a déclaré que "beaucoup d'agents ont été déçus de voir un règlement" à l'amiable entre l'administration et Wachovia. "Mais, a-t-il continué, je sais qu'il y a eu des circonstances extérieures qui ont travaillé au profit de Wachovia, notamment le fait que le système bancaire américain était au bord de l'effondrement".
Le trafic de drogue serait-il l'opium des banques ?En 1949, tandis que fait rage une guerre froide qui risque de se transformer d’un moment à l’autre en holocauste nucléaire,George Orwell publie son dernier livre et plus célèbre roman : 1984. Si le titre donne dans l’anticipation, la cible est clairement constituée par l’Union Soviétique, représentée comme le « Grand frère » totalitaire, qui rend vaine toute possibilité de communication, en subvertissant le langage et en créant une « novlangue » (newspeak), dans le cadre de laquelle tout concept se renverse en son contraire. En publiant son roman l’année même de la fondation de l’OTAN (l’organisation militaire qui prétendait défendre même la cause de la morale et de la vérité), Orwell apportait ainsi sa brave contribution à la campagne de l’Occident. Il ne pouvait certes pas imaginer que sa dénonciation allait se révéler beaucoup plus pertinente pour décrire la situation advenue, quelques années seulement après 1984, avec la fin de la Guerre froide et le triomphe des USA. De même que sa surpuissance militaire, la superpuissance multimédiatique de l’Occident ne semble pas non plus rencontrer d’obstacle : le renversement de la vérité vient s’imposer par un bombardement multimédiatique incessant et omniprésent, de caractère absolument totalitaire. C’est ce qui émerge clairement de la guerre en cours en Libye.

Guerre

En effet, est à l’œuvre ici le plus puissant appareil militaire jamais vu dans l’histoire ; à coup sûr, les victimes civiles des bombardements de l’OTAN ne manquent pas ; on utilise des armes (à l’uranium appauvri) dont l’impact est destiné à durer dans le temps ; dans le déchaînement des hostilités et dans la conduite des opérations militaires, outre les USA, se distinguent deux pays, la France et le Royaume-Uni, qui ont derrière eux une longue histoire d’expansion et de domination coloniale au Proche-Orient et en Afrique ; nous sommes dans une aire riche en pétrole et les experts et moyens d’information les plus autorisés sont déjà à l’analyse de la nouvelle organisation géopolitique et géo-économique. Et, cependant —nous assurent Obama, ses collaborateurs et ses alliés et subalternes— il ne s’agit pas de guerre, mais d’une opération humanitaire qui vise à protéger la population civile et qui en outre est autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
En réalité, tout comme à l’égard de ses victimes, l’OTAN procède à l’égard de la vérité aussi de façon absolument souveraine. En premier lieu, il faut noter que les opérations militaires de l’0ccident ont commencé avant et sans l’autorisation de l’ONU. Dans le Sunday Mirror du 20 mars, Mike Hamilton révélait que depuis «  trois semaines » opéraient déjà en Libye « des centaines » de soldats britanniques, encadrés dans un des corps militaires les plus sophistiqués et redoutés du monde (SAS) ; parmi eux se trouvaient « deux unités spéciales appelées "Smash" à cause de leur capacité destructive » Donc, l’agression avait déjà débuté, d’autant plus que collaboraient avec les centaines de soldats britanniques des « petits groupes de la CIA », dans le cadre d’ « une vaste force occidentale agissant dans l’ombre » voulue par « l’administration Obama » chargée, toujours « avant le déclenchement des hostilités le 19 mars », d’« approvisionner les rebelles et de saigner à blanc l’armée de Kadhafi ». Il s’agit d’opérations d’autant plus remarquables qu’elles sont conduites dans un pays déjà fragile en lui-même à cause de sa structure tribale et du dualisme de longue date entre Tripolitaine et Cyrénaïque.
Deuxièmement, même quand ils s’adressent à l’ONU, les USA et l’Occident continuent à se réserver le droit de déclencher des guerres sans autorisation du Conseil de sécurité : c’est par exemple ce qui s’est produit en 1999 à l’occasion de la guerre contre la Yougoslavie et en 2003 pour la deuxième guerre contre l’Irak. Aucune personne censée ne qualifierait à présent de « démocratique » un gouvernement qui s’adresserait à son Parlement avec ce discours : je vous invite à me donner votre confiance, mais même sans votre confiance je continuerais à gouverner comme je considère que c’est le mieux… C’est dans ces termes que les USA et l’Occident s’adressent à l’ONU ! C’est-à-dire que les votes qui se déroulent au Conseil de sécurité sont régulièrement pervertis par le chantage constant auquel ont recours les États-Unis et l’Occident.
Troisièmement : dès qu’ils ont eu arraché au Conseil de sécurité (grâce au chantage décrit ci-dessus) la résolution désirée, les USA et l’Occident se sont hâtés de l’interpréter de façon souveraine : l’autorisation d’imposer une zone d’exclusion aérienne en Libye devient de fait une autorisation d’imposer une sorte de protectorat.
Mais si puissant soit-il, l’appareil multimédiatique des agresseurs ne parvient pas à occulter la réalité de la guerre. Et pourtant, la novlangue s’obstine à nier l’évidence : elle préfère parler d’opération de police internationale. Mais il est intéressant de noter l’histoire de cette catégorie. Renouant avec la doctrine Monroe, qu’il a réinterprétée et radicalisée, en 1904 Theodore Roosevelt (président des États-Unis) théorise un « pouvoir de police internationale » que la « société civilisée » doit exercer sur les peuples coloniaux et qui, en ce qui concerne l’Amérique latine, revient aux États-Unis. Nous voici ramenés à la réalité du colonialisme et des guerres du colonialisme, à la réalité que la novlangue essaie de refouler.
Nous trouvons malheureusement au premier rang de la promotion de la novlangue et du renversement de la vérité le président de la République italienne, Giorgio Napoletano, plus éloquent que tout autre dans la démonstration que ce qui est en cours en Libye… n’est pas une guerre ! S’il laissait un tant soit peu ré-affleurer ses souvenirs de militant communiste, il comprendrait que le refoulement, tenté, de la guerre est en réalité une confession. Comme l’avait expliqué Lénine en son temps, les grandes puissances ne considèrent pas leurs expéditions coloniales comme des guerres, et cela non seulement à cause de l’énorme disproportion des forces entre les deux parties en présence sur le terrain, mais aussi parce que les victimes « ne méritent même pas l’appellation de peuples (les Asiatiques et les Africains seraient-ils peut-être des 

Civils

La guerre, soit l’opération de « police internationale  », déchaînée contre la Libye vise à protéger les « civils » du massacre projeté par Kadhafi. Sauf que la novlangue est immédiatement démentie par les organes mêmes de la presse qui est engagée à la diffuser. Le Corriere della Sera du 20 mars affiche la photo d’un avion précipité en flammes dans le ciel de Bengazi. La légende de la photo et l’article qui la commente (de Lorenzo Cremonesi) expliquent qu’il s’agit d’un « chasseur » piloté par un des « pilotes les plus experts » à disposition des rebelles et qu’il est abattu par des « missiles terre-air de Kadhafi ». Loin d’être désarmés, les révoltés disposent d’armes sophistiquées et s’avèrent, de plus, assistés depuis le début par la CIA et autres services secrets, par « une ample force occidentale qui agit dans l’ombre » et par des corps spéciaux britanniques fameux ou redoutés à cause de leur « capacité destructive  ». Serait-ce là les « civils » ? Maintenant, avec l’intervention d’une puissante force internationale, c’est plutôt le front d’en face qui s’avèrerait substantiellement désarmé.
Mais une réflexion ultérieure peut être opportune sur la catégorie dont nous discutons ici. Comme l’observe Avishai Margalit, un enseignant de l’Université hébraïque de Jérusalem, le gouvernement israélien inclut aussi le «  lancer de pierres » dans le compte officiel des « attaques terroristes hostiles ». Et —on le sait— contre les terroristes on ne peut pas s’arrêter à mi-chemin. Dans la plus éminente presse étasunienne (International Herald Tribune) nous pouvons lire le récit de « scènes exaspérantes de mort  », qui s’avèrent « alors qu’un char d’assaut et un hélicoptère israélien ouvrent le feu sur un groupe de manifestants palestiniens, enfants compris, dans le camp de réfugiés de Rafah ». Oui, même un enfant qui jette des pierres contre l’armée d’occupation peut être considéré et traité comme un « terroriste ». Leah Tsemel, une avocate israélienne engagée dans la défense de Palestiniens, rapporte le cas d’« un enfant de dix ans tué près d’un check-point à la sortie de Jérusalem par un soldat à qui il avait simplement lancé une pierre » . Ici la novlangue célèbre son triomphe  : un pilote expert qui combat aux commandes d’un avion militaire est un « civil  », mais un enfant qui lance des pierres contre l’armée d’occupation est clairement un « terroriste » !

Justice internationale

Si les champions de la lutte contre les enfants « terroristes » et palestiniens peuvent dormir tranquilles, ceux qui se rangent contre les « civils  » à l’œuvre en Libye seront déférés à la Cour pénale internationale. Et les militaires et les hommes politiques qui commandent l’appareil militaire ne seront pas les seuls à risquer d’être déférés (et condamnés). Non, c’est un groupe beaucoup plus large qui est pris pour cible. Déjà dans The Guardian du 25 février Patrick Wintour et Julian Borger expliquaient : « Des officiers britanniques sont en train de contacter des personnels libyens de haut rang pour les mettre au pied du mur : abandonner Muhamar Kadhafi ou être jugés avec lui pour crimes contre l’humanité ». En effet, sur ce point les gouvernants de Londres et occidentaux en général ne cessent d’insister. Ils considèrent la Cour pénale Internationale comme Cosa Nostra, c’est-à-dire comme un « tribunal » mafieux. Mais le point le plus important et le plus révoltant est ailleurs : ceux qui sont menacés d’être emprisonnés pour le reste de leur vie sont des fonctionnaires libyens, à qui n’est reproché aucun délit. C’est-à-dire qu’après être intervenus dans une guerre civile et l’avoir probablement attisée et en tous cas alimentée, après avoir lancé l’intervention militaire bien avant la résolution de l’ONU, Obama, Cameron, Sarkozy etc. continuent à violer les règles du droit international, en menaçant avec leur vendetta et leur violence de frapper, même après la fin des hostilités, ceux qui ne se rendent pas immédiatement à la volonté de puissance, de domination et de saccage exprimée par le plus fort. Et la novlangue aujourd’hui en vigueur transforme les victimes en responsables de « crimes contre l’humanité  » et les responsables de crimes contre l’humanité en artisans de la « justice internationale ».
Pas de doute : en même temps qu’un appareil de destruction et de mort sans précédents dans l’histoire, c’est la novlangue qui fait rage aujourd’hui : c’est-à-dire le langage de l’Empire.
Nous nous sommes réveillés ce matin en apprenant que nous étions, la France, engagés dans une nouvelle guerre injuste et criminelle. Après la Lybie, la Côte d’Ivoire est sous le feu des armes françaises entre deux pages de pubs et sourires niais de nos journalistes serviles et dégoulinants  de   »bons sentiments ». Ils n’ont que les mots « démocratie », « droits de l’homme » à la bouche, et exigent à ce titre d’employer la force militaire contre ceux qui s’aviseraient de refuser ce nouvel ordre du monde

« La guerre, c’est la paix » (Georges Orwell 1984)

Le « Bien » occidental affronte une nouvelle fois les barbares du « Mal » venus des confins du désert ou de la jungle, telle est en substance la propagande ubuesque servie aux français par nos médias-menteurs (excusez le pléonasme). Tout est simple et dit avec les plus beaux sourires de nos plus sympathiques présentatrices ou alors avec le ton plus grave de « l’expert ». Celui qui sait, qui décide pour nous et que personne ne contredit. Encore une fois nous n’avons pas le choix, le monde libre, la démocratie a besoin de nous. Des civils sont « massacrés » nécessitant des « frappes ciblées » et « chirurgicales ». Notez le vocabulaire médical pour justifier la mort… Big Brother existe nous l’avons rencontré dans les médias français. Les « bombes du bien », celles des gentils, elles tuent, mais ne tuent que des « méchants », rassurez vous ma bonne dame. Si vous avez encore un doute, vous ne résisterez pas aux appels de Bernard Henri Levy, qui « heureusement » pour nous s’occupe de guider moralement le pays et prôner la guerre quand il le juge nécessaire. BHL ce « Moïse » moderne qui fait sortir le peuple de Bengazi en ouvrant la voie avec un tapis de bombes « du bien ». Faites confiance aux « experts » on vous dit, eux savent ce qui est bon pour nous, car notre rayon d’action se résume aux rayons des super et hyper marchés. Peu importe si les contradictions et les incohérences de ces guerres sautent aux yeux de tous, les journalistes, experts, analystes, eux ne voient rien. Tout va bien, retournez vous coucher, nous nous occupons de tout. Le programme criminel mondialiste n’a clairement pas besoin de nous pour continuer, et ironie macabre de l’histoire, c’est en France que l’on trouve les dernier des « Néos conservateurs », dernière roue du carrosse américain, le bras armé de la politique la plus injuste et criminelle qui soit. Ce que Obama ne peut plus faire, Sarkozy le fait avec enthousiasme. Comme un garçonnet jouant aux soldats de plombs, il a enfin « sa guerre », qui espère t-il va finir de le consacrer au rang de chef d’Etat. Du coup à un an des élections, totalement détesté de son peuple, il joue son va tout et enfile le costume de chef des armées, ou plutôt de petit sous chef d’un bataillon français se battant sous uniforme américano/mondialiste.
Les choses s’accélèrent en effet, depuis que Nicolas Sarkozy traîne ses talonnettes dans les Palais de la République. Cinq ans pour détruire la France, c’est peu, il doit donc faire vite. Et même si les journalistes sont complètement soumis et serviles, l’opinion elle se rebiffe. A un an de la fin du cauchemar sarkozyste, les français se voient entraînés non pas dans une mais deux guerres ! Et le pire, c’est que personne ne semble s’en émouvoir plus que ça. Hors Internet, rien ne filtre, aucune contestation, aucun doute, le Système fonctionne en vase clôt, il n’a plus besoin du peuple. Nous acceptons tout sans avoir la moindre réaction, nous sommes constamment pilonnés par des nouvelles « catastrophes » qu’elles soient « naturelles », économiques, alimentaires, écologiques, militaires… Evidemment dans ces conditions, comment s’émouvoir de la destruction en cours des derniers Etats Nations ? Comment arriver à voir plus loin que le chaos ambiant pour observer à l’horizon le Nouvel Ordre Mondial qui arrive. Il nous l’avait dit et nous y sommes maintenant.
Car nous le disons depuis le début, et on a pris des coups pour cela, tous ces évènements sont liés, de la Côte d’Ivoire, au pseudo « printemps arabe », en passant par le Soudan. On nous as taxés « d’ennemis de la révolution » pour avoir dénoncé depuis le début ce Blockbuster de la CIA que sont ces soi disant révolutions. Les pions se réorganisent sur l’échiquier, les mondialistes sont passés à l’offensive sur tous les fronts, au programme : éradication des dernières poches de résistance nationales et culturelles et remodelage des cartes. Pendant que certains s’émerveillaient des révolutions Google, Facebook, d’autres se frottaient les mains devant le succès de leur plans. Mais pour beaucoup d’entre nous, tous ces sujets sont accessoires, tant la vie devient de plus en plus difficile en France après tous les holds ups des Oligarques mondialistes. Délocalisations, désindustrialisation, chômage de masse, scandales politico financiers, argent public gaspillé et partagé entre « initiés », la France est à genoux, Sarkozy a posé les charges, DSK devrait venir appuyer sur le détonateur et finir le boulot. Comme d’habitude, tout semble inéluctable… En revanche, tout n’est pas perdu pour tout le monde, puisque toutes ces guerres arrivent à point nommé pour masquer  la Banque Centrale américaine,  qui va entraîner la chute de l’hôte actuel des parasites mondialistes, les USA, et par extension le reste du monde… 
Avec la Libye, nous nous trouvons devant de multiples faux -semblants : faux « psychopathe ou chien fou » mais vrai autocrate, faux philosophe mais vrai pousse au crime, fausse intervention humanitaire mais véritable agression impérialiste, vrais rebelles mais faux démocrates.
Et ce n’est pas fini !
En effet, on a beaucoup parlé de la défection de Moussa Koussa, le ministre Libyen des affaires étrangères qui s’est livré à la Grande Bretagne. Et on se demande bien pourquoi il a choisi le Royaume Uni parce que, peut-on lire  il s’expose à ce qu’on lui cherche des poux dans la tête à propos de l’attentat de Lockerbie, ce crime qui avait coûté la vie de 270 personne.
Il paraîtrait même que David Cameron a demandé une enquête sur le rôle de Moussa Koussa dans cette affaire.

 
Pourtant, si on donne asile à quelqu’un, c’est qu’on est prêt à lui accorder l’immunité, ce que récuse pourtant William Hague, le ministre britannique de la défense

Nous sommes là encore dans les faux-semblants.
Et pour continuer dans cette veine, il s’avère que Moussa Koussa travaillait depuis une t la CIA !
Comme quoi cette importante défection n’est peut-être que celle de la taupe qui se savait sur le point d’être grillée et liquidée par les services de sécurité de son pays.
L'opposition libyenne, qui lutte contre le régime de Mouammar Kadhafi depuis plusieurs mois, est catégoriquement contre le lancement d'une opération terrestre par la coalition internationale, a annoncé lundi à Washington le représentant du Conseil national de transition (opposition) Ali Aujali.
"Nous ne voulons pas que les forces armées étrangères entament une opération terrestre en Libye. Nous sommes capables de nous occuper de Kadhafi. Mais nous avons toujours besoin des frappes aériennes de la coalition et d'une assistance logistique", a indiqué M.Aujali.
Lancée mi-février, la contestation contre le régime Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, a dégénéré en confrontation armée entre soldats gouvernementaux et rebelles faisant des milliers de victimes parmi les civils. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 17 mars une résolution prévoyant la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye et autorisant le recours à la force pour protéger la population libyenne des troupes du colonel Kadhafi.
L'opération internationale a débuté le 19 mars, en associant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, le Canada, l'Italie, l'Espagne, le Danemark et d'autres pays. A la mi-mars, les médias ont rapporté, se référant à une source haut placée au sein du Renseignement russe, que la coalition internationale élaborait un plan d'opération terrestre en Libye, qui pourrait débuter fin avril. Plusieurs membres de l'administration américaine ont par la suite indiqué que les Etats-Unis n'avaient pas l'intention d'introduire leurs troupes en Libye. Le 31 mars, l'OTAN a officiellement pris le commandement des opérations dans ce pays.
Plus de 1000 personnes abattus à Duékoué dans l'Ouest Ivoirien depuis mardi par les forces pro-Ouattara. L'ONU a tenté de minimiser ce chiffre en parlant de 350 tués par Alassane Ouattara et ses appuis de l'ONU et de la Licorne.
Ouattara tente de découvrir des charniers à mettre sur le dos de Laurent Gbagbo. Sarkozy et Obama sont dans l'embarras actuellement car ils sont pris en flagrant délit d'extermination systématique des patriotes ivoiriens. Quant à Laurent Gbagbo, il est bel et bien vivant et défend avec bravoure les institutions de la République. Le dictateur Sarko de France et la marionnette des multinationales americaines, Barack Obama, sont pris au piège de Gbagbo. Ils savent qu'ils ne doivent pas le tuer pour installer Ouattara et ils savent aussi que Gbagbo n'est pas interessé par un exil, fut-il doré.
L'Afrique a encore des fils qui savent que pour aller au paradis
c’est au tour des services secrets canadiens de s’interroger  de ceux qui s’opposent militairement au colonel Kadhafi et que les forces « démocratiques » de l’OTAN assistent à coups de bombardements et maintenant pare une aide sur le terrain apportée par des agents Britanniques et Américains.
Une inquiétude répercutée dans le Calgary Herald par Susan Martinuk dont on a du mal à comprendre si elle est canadienne ou ressortissante des Etats Unis. Ce qui est par contre certain, c’est que Mme Martinek n’est pas rassurée sur ce qui pourrait se passer en Libye en cas de victoire
Pour argumenter ses préoccupations, Mme Martinuk invoque le précédent afghan où les Occidentaux avaient soutenu contre le régime communiste appuyé par l’URSS d’autres combattants de la liberté, certifiés eux aussi casher par le même philosophe atteint de botulisme
Mme Martinek aurait pu citer l’Irak qui jouit maintenant d’un régime sectaire grâce à l’intervention des forces coalisées sous la houlette de Washington. Ben non, elle évoque le Hamas qui venu démocratiquement au pouvoir, et sans jamais remettre en cause les processus institutionnels qui régissent l’Autorité Palestinienne, s’est vu clouer au pilori par les « démocraties » occidentales avant de se retrouver cantonné dans la bande de Gaza placée sous blocus par les terroristes sionistes.
Pas de zone d’exclusion aérienne dans ce cas. Où plutôt si, une zone d’exclusivité aérienne pour les avions sionistes.
Mme Martinuk nous parle aussi de l’Egypte où les Frères Musulmans seraient en passe de parvenir, légalement au pouvoir, suite à la déposition du président Moubarak. Cette perspective n’est certes pas pour lui plaire mais, dans le cas égyptien, comme dans les cas irakien et afghan, Mme Martinek ne semble pas se rendre compte que les Etats Unis poussent consciemment en avant des forces rétrogrades, conservatrices sur le plan des mœurs et politique mais favorables à une économie marchande et à l’investissement capitaliste américain.
La situation égyptienne est sans doute bien plus complexe que celle de l’Afghanistan et de l’Irak, mais il est sût que les Etats Unis ont une préférence marquée pour la vieille garde des Frères Musulmans, conservatrice socialement et économiquement, par rapport aux fameux militants séculiers ou « laïques » qui ont le tort insigne de récuser l’emprise des Etats Unis sur le destin de leur nation.

Par Susan Martinuk, Calgary Herald (Canada) 1er avril 2011
Qui sont ces gens qui combattent contre le Mouammar Kadhafi, le fou Libyen ?
Les dirigeants Occidentaux ont à l’évidence décidé qu’ils avaient besoin de notre protection. Ce qui avait commencé comme une résolution de l’ONU pour une zone d’exclusion aérienne dans le ciel libyen et « toutes les mesures nécessaires » pour protéger les civils des forces armées de Kadhafi s’est vite transformé en bombardements sous les ordres de l’OTA d’objectifs stratégiques.
Depuis jeudi, des discussions internationales portent sur l’armement des rebelles, évoquant leurs faibles chances devant Kadhafi sans armes et sans entraînement assuré sur le terrain.
Le premier ministre Britannique David Cameron, le président US Barack Obama et le président Français Nicolas Sarkozy ont semble-t-il étudié une demande pour obtenir des armes. Si Cameron et Sarkozy n’ont encore rien promis, Obama a dit qu’il enverrait du matériel de communication, des fournitures médicales et éventuellement des véhicules de transport pour les rebelles, mais pas d’armes. C’est du moins ce qu’a déclaré Obama au peuple américain qui se méfie d’une nouvelle intervention militaire.
En privé, cependant, c’est une autre histoire. On sait maintenant qu’Obama a signé un ordre secret autorisant un soutien clandestin aux rebelles. L’ordre est une sorte de directive présidentielle qui sert à autoriser des opérations secrètes par nul autre organisme que la CIA. Il est raisonnable de supposer que des opérations clandestines de la CIA signifient aussi armes et munitions. Officieusement, bien entendu. Mais avant de livrer des armes, ne devrions-nous pas demander qui sont ces gens et ce qu’ils représentent ? Diverses informations parlent d’eux comme de combattants de la liberté et de rebelles ? Mais est-ce aller vraiment trop loin que de les qualifier de terroristes ?
Un rapport des services de renseignement s canadiens suggère de manière gênante que la réponse est « non. »
Un rapport secret de l’Integrated Threat Assessment Centre, organisme gouvernemental d’évaluation des menaces, préparé pour le Canadian Security and Intelligence Service a été rendu public cette semaine suite à une demande faite en application de la loi sur l’accès à l’information. Le rapport a été rédigé fin 2009 et qualifie le bastion anti-Kadhafi en Libye orientale de « épicentre de l’extrémisme islamiste. » En outre, « dans cette région, la population a des idées plus conservatrices comparativement au reste de la Libye et l’activisme islamiste est fortement concentré. »
On a un peu de mal à faire coller ces idées avec celles du commandant suprême des alliés dans l’OTAN qui a qualifié l’opposition « d’hommes et de femmes responsables qui luttent contre le colonel Mouammar Kadhafi. »
On ne sait pas si les extrémistes ont des liens avec al Qaïda, mais ce pourrait n’être qu’une petite consolation du moment que les extrémistes islamistes ne semblent pas avoir besoin de ce genre de liens pour faire des ravages dès lors qu’ils contrôlent tout un pays et qu’ils ont une armée à leur disposition (par exemple, le Hamas, l’Afghanistan).
Quand nous considérons en Occident ce qui a été qualifié avec enthousiasme de printemps arabe, nous aimons à penser que de malfaisants dictateurs ont reçu finalement leur dû et que chaque soulèvement est mu par des forces démocratiques. Mais comme certains l’ont déjà signalé, peut-être ne faisons-nous que remplacer des tyrans qui détestent l’Occident par de pires tyrans qui détestent encore plus l’Occident.
Un bon exemple est l’Egypte, où les forces séculières démocratiques semblaient en tête des grandes manifestations de la place Tahrir, mais on attend de voir le niveau de démocratie qui en sortira. Les événements récents laissent à penser que l’Egypte est peut-^te en voie d’être dirigée par des extrémistes islamistes incarnés par les Frères Musulmans.
Dans un récent référendum, les Egyptiens ont voté massivement pour des élections à bref délai – ce qui veut dire que les démocrates non islamistes n’auront guère de chances de construire des partis démocratiques séculiers [secular] et d’éduquer l’opinion aux institutions démocratiques. Ce référendum prépare au contraire l’Egypte à une prise du pouvoir par les Frères Musulmans qui semblent déjà bénéficier d’un certain soutien dans l’armée.
En passant, les Frères Musulmans ont récemment émis une fatwa pour l’assassinat de Kadhafi. Juste pour vous donner une idée de ce qui pourrait de préparer pour l’Egypte
Nous avons déjà connu cette situation auparavant. Les Etats Unis avaient fourni des missiles et des fusils aux moudjahidine, les combattants Afghans de la liberté pour combattre les Soviétiques dans les années 1980. Le résultat fut la prise du pouvoir par une organisation islamiste extrémiste appelée Talibans. Vous connaissez la suite.
Le concept de liberté pour lequel luttent les « combattants de la liberté » pourrait être très différent de notre idée de la liberté. Il y a de fortes chances qu’ils combattent pour l’application de la sharia et un régime totalitaire basé sur la religion, plutôt que pour des libertés individuelles.
a crise secoue l’Union européenne jusque dans ses fondations. Pour plusieurs pays, le nœud coulant de la dette publique s’est refermé sur eux et ils sont pris à la gorge par les marchés financiers. Avec la complicité active des gouvernements en place, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, les institutions financières à l’origine de la crise s’enrichissent et spéculent sur les dettes des États. Le patronat profite de la situation pour lancer une offensive brutale contre une série de droits économiques et sociaux de la majorité de la population.
 
La réduction des déficits publics doit se faire, non pas en réduisant les dépenses sociales publiques mais par la hausse des recettes fiscales, en luttant contre la grande fraude fiscale et en taxant davantage le capital, les transactions financières, le patrimoine et les revenus des ménages riches. Pour réduire le déficit, il faut également réduire radicalement les dépenses d’armement, ainsi que d’autres dépenses socialement inutiles et dangereuses pour l’environnement. En revanche, il est fondamental d’augmenter les dépenses sociales, notamment pour pallier les effets de la dépression économique. Mais au-delà, il faut considérer cette crise comme une possibilité de rompre avec la logique capitaliste et de réaliser un changement radical de société. La nouvelle logique à construire devra rompre avec le productivisme, intégrer la donne écologique, éradiquer les différentes formes d'oppression (raciale, patriarcale, etc.) et promouvoir les biens communs.
 
Pour cela, il faut construire un front anticrise, tant à l’échelle européenne que localement, afin de réunir les énergies pour créer un rapport de force favorable à la mise en pratique de solutions radicales centrées sur la justice sociale et climatique. Dès août 2010, le CADTM a formulé huit propositions concernant la crise actuelle en Europe[2]. L'élément central est la nécessité de procéder à l’annulation de la partie illégitime de la dette publique. Pour y parvenir, le CADTM recommande la réalisation d’un audit de la dette publique effectué sous contrôle citoyen. Cet audit devra, dans certaines circonstances, être combiné à une suspension unilatérale et souveraine du remboursement de la dette publique. L’objectif de l’audit est d’aboutir à une annulation/répudiation de la partie illégitime de la dette publique et de réduire fortement le reste de la dette.
 
La réduction radicale de la dette publique est une condition nécessaire mais pas suffisante pour sortir les pays de l’Union européenne de la crise. Il faut la compléter par toute une série de mesures de grande ampleur dans différents domaines.
 
1.                  Réaliser un audit de la dette publique afin d’annuler la partie illégitime.
 
Une partie importante de la dette publique des États de l’Union européenne est illégitime car elle résulte d’une politique délibérée de gouvernements qui ont décidé de privilégier systématiquement une classe sociale, la classe capitaliste, et d’autres couches favorisées, au détriment du reste de la société. La baisse des impôts sur les hauts revenus des personnes physiques, sur leur patrimoine, sur les bénéfices des sociétés privées ont amené les pouvoirs publics à augmenter la dette publique afin de combler le trou laissé par cette baisse. Ils ont aussi fortement augmenté la charge des impôts sur les ménages modestes qui constituent la majorité de la population. À cela s’est ajouté depuis 2007-2008, un sauvetage des institutions financières privées, responsables de la crise, qui a coûté très cher aux finances publiques et a fait exploser la dette publique. La baisse des recettes provoquée par la crise causée par les institutions financières privées a dû être une nouvelle fois comblée par des emprunts massifs. Ce cadre général frappe clairement d’illégitimité une part importante des dettes publiques. À cela s’ajoutent, dans un certain nombre de pays soumis au chantage des marchés financiers, d’autres sources évidentes d’illégitimité. Les nouvelles dettes contractées à partir de 2008 l’ont été dans un contexte où les banquiers (et autres institutions financières privées) utilisent l’argent fourni à bas taux d’intérêt par les banques centrales pour spéculer et forcer les pouvoirs publics à augmenter les rémunérations qu’ils leur versent. De plus, dans des pays comme la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Roumanie ou l’Irlande, les prêts accordés par le FMI ont été assortis de conditions qui constituent une violation des droits économiques et sociaux des populations. Fait aggravant, ces conditions favorisent une fois de plus les banquiers et les autres institutions financières. Pour ces raisons, elles sont aussi marquées d’illégitimité. Enfin dans certains cas, la volonté populaire est bafouée : par exemple, alors qu’en février 2011, les Irlandais ont voté à une large majorité contre les partis qui avaient fait des cadeaux aux banquiers et avaient accepté les conditions imposées par la Commission européenne et le FMI, la nouvelle coalition gouvernementale poursuit grosso modo la même politique que ses prédécesseurs. Plus généralement, on assiste dans certains pays à une marginalisation du pouvoir législatif au profit d’une politique du fait accompli imposée par le pouvoir exécutif qui passe des accords avec la Commission européenne et le FMI. Le pouvoir exécutif présente ensuite au Parlement cet accord qui est à prendre ou à laisser. Il arrive même qu’un débat sans vote soit organisé sur des sujets de première importance. La tendance du pouvoir exécutif à transformer l’organe législatif en une chambre d’enregistrement se renforce.
 
Dans ce contexte extrêmement inquiétant, sachant qu’une série d’États sera tôt ou tard confrontée à un risque concret de défaut de paiement par manque de liquidités et que le remboursement d’une dette illégitime est par principe inacceptable, il convient de se prononcer clairement pour une annulation des dettes illégitimes. Annulation dont le coût doit être supporté par les coupables de la crise, à savoir les institutions financières privées.
 
Pour des pays comme la Grèce, l’Irlande, le Portugal ou des pays d’Europe de l’Est (et en dehors de l’UE, des pays comme l’Islande), c’est-à-dire des pays qui sont soumis au chantage des spéculateurs, du FMI et d’autres organismes comme la Commission européenne, il convient de recourir à un moratoire unilatéral du remboursement de la dette publique. Cette proposition devient populaire dans les pays les plus touchés par la crise. À Dublin, fin novembre 2010, dans une enquête d’opinion réalisée par téléphone auprès de 500 personnes, 57 % des Irlandais interrogés se prononçaient en faveur d'une suspension du paiement de la dette (default, en anglais), plutôt que pour l'aide d'urgence du FMI et de Bruxelles. « Default! say the people » (le peuple pour la suspension du paiement), titrait le Sunday Independent, principal quotidien de l'île. Selon le CADTM, un tel moratoire unilatéral doit être combiné à la réalisation d’un audit des emprunts publics (avec participation citoyenne). L’audit doit permettre d’apporter au gouvernement et à l’opinion publique les preuves et les arguments nécessaires à l’annulation/répudiation de la partie de la dette identifiée comme illégitime. Le droit international et le droit interne des pays offrent une base légale pour une telle action souveraine unilatérale d’annulation/répudiation.
 
Pour les pays qui recourent à la suspension de paiement, avec son expérience sur la question de la dette des pays du Sud, le CADTM met en garde contre une mesure insuffisante, comme une simple suspension du remboursement de la dette, qui peut se révéler contre-productive. Il faut un moratoire sans ajout d’intérêts de retard sur les sommes non remboursées.
 
Dans d’autres pays comme la France, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne, il n’est pas nécessairement impératif de décréter un moratoire unilatéral pendant la réalisation de l’audit. Celui-ci doit être mené afin, lui aussi, de déterminer l’ampleur de l’annulation/répudiation à laquelle il faudra procéder. En cas de détérioration de la conjoncture internationale, une suspension de paiement peut devenir d’actualité même pour des pays qui se croyaient à l’abri du chantage des prêteurs privés.
 
La participation citoyenne est la condition impérative pour garantir l’objectivité et la transparence de l’audit. Cette commission d'audit devra notamment être composée des différents organes de l’État concernés, ainsi que d’experts de l’audit des finances publiques, d’économistes, de juristes, de constitutionnalistes, de représentants des mouvements sociaux... Il permettra de déterminer les différentes responsabilités dans le processus d’endettement et d’exiger que les responsables tant nationaux qu’internationaux rendent des comptes à la justice. En cas d’attitude hostile du gouvernement en place à l’égard de l’audit, il est nécessaire de constituer une commission d’audit citoyen sans participation gouvernementale.
 
Dans tous les cas de figure, il est légitime que les institutions privées et les personnes physiques à hauts revenus qui détiennent des titres de ces dettes supportent le fardeau de l’annulation de dettes souveraines illégitimes car ils portent largement la responsabilité de la crise, dont ils ont de surcroît largement profité. Le fait qu’ils doivent supporter la charge de l’annulation n’est qu’un juste retour vers davantage de justice sociale. Il est important de dresser un cadastre des détenteurs de titres afin d’indemniser parmi eux les citoyens et citoyennes à faibles et moyens revenus.
 
Si l’audit démontre l’existence de délits liés à l’endettement illégitime, leurs auteurs devront être sévèrement condamnés à payer des réparations et ne doivent pas échapper à des peines d’emprisonnement en fonction de la gravité de leurs actes. Il faut demander des comptes en justice à l’encontre des autorités ayant lancé des emprunts illégitimes.
 
En ce qui concerne les dettes qui ne sont pas frappées d’illégitimité, il conviendra d’imposer un effort aux créanciers en termes de réduction du stock et des taux d’intérêts, ainsi que par un allongement de la période de remboursement. Ici aussi, il conviendra de réaliser une discrimination positive en faveur des petits porteurs de titres de la dette publique qu’il conviendra de rembourser normalement. Par ailleurs, le montant de la part du budget de l’État destiné au remboursement de la dette devra être plafonné en fonction de l’état de l’économie, de la capacité des pouvoirs publics à rembourser et du caractère incompressible des dépenses sociales. Il faut s’inspirer de ce qui avait été fait pour l’Allemagne après la seconde guerre mondiale. L’Accord de Londres de 1953 sur la dette allemande qui consistait notamment à réduire de 62 % le stock de la dette stipulait que la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne devait pas dépasser 5 %[3]. On pourrait définir un ratio de ce type : la somme allouée au remboursement de la dette ne peut excéder 5 % des recettes de l’État. Il faut également adopter un cadre légal afin d’éviter la répétition de la crise qui a débuté en 2007-2008 : interdiction de socialiser des dettes privées, obligation d’organiser un audit permanent de la politique d’endettement public avec participation citoyenne, imprescriptibilité des délits liés à l’endettement illégitime, nullité des dettes illégitimes…

 
2. Stopper les plans d’austérité, ils sont injustes et approfondissent la crise.
 
En accord avec les exigences du FMI, les gouvernements des pays européens ont fait le choix d’imposer à leurs peuples des politiques de stricte austérité, avec des coupes claires dans les dépenses publiques : licenciements dans la fonction publique, gel voire baisse des salaires des fonctionnaires, réduction de l’accès à certains services publics vitaux et de la protection sociale, recul de l’âge de l’accès à la retraite. À l’inverse, les entreprises publiques réclament – et obtiennent – une augmentation de leurs tarifs, pendant que le coût de l’accès à la santé et à l’éducation est lui aussi revu à la hausse. Le recours à des hausses d’impôts indirects particulièrement injustes, notamment la TVA, s’accroît. Les entreprises publiques du secteur concurrentiel sont massivement privatisées. Les politiques de rigueur mises en place sont poussées à un niveau jamais vu depuis la seconde guerre mondiale. Les effets de la crise sont ainsi décuplés par des prétendus remèdes, qui visent surtout à protéger les intérêts des détenteurs de capitaux. En somme, les banquiers boivent, les peuples trinquent !
 
Mais les peuples supportent de moins en moins l’injustice de ces réformes marquées par une régression sociale de grande ampleur. En termes relatifs, ce sont les salariés, les chômeurs et les foyers les plus modestes qui sont le plus mis à contribution pour que les États continuent d’engraisser les créanciers. Et parmi les populations les plus touchées, les femmes occupent le premier rang, car l’organisation actuelle de l’économie et de la société patriarcale fait peser sur elles les effets désastreux de la précarité, du travail partiel et sous-payé. Directement concernées par les dégradations des services publics sociaux, elles paient le prix fort. La lutte pour imposer une autre logique est indissociable de la lutte pour le respect absolu des droits des femmes.
 

3. Instaurer une véritable justice fiscale européenne et une juste redistribution de la richesse. Interdire les transactions avec les paradis judiciaires et fiscaux. Lutter contre la fraude fiscale massive des grandes entreprises et des plus riches.
 
Depuis 1980, les impôts directs n’ont cessé de baisser sur les revenus les plus élevés et sur les grandes entreprises. Ainsi, dans l’Union européenne, de 2000 à 2008, les taux supérieurs de l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés ont baissé respectivement de 7 et 8,5 points. Ces centaines de milliards d’euros de cadeaux fiscaux ont pour l’essentiel été orientés vers la spéculation et l’accumulation de richesses de la part des plus riches.
 
Il faut combiner une réforme en profondeur de la fiscalité dans un but de justice sociale (réduire à la fois les revenus et le patrimoine des plus riches pour augmenter ceux de la majorité de la population) avec son harmonisation sur le plan européen afin d’empêcher le dumping fiscal[4]. Le but est une augmentation des recettes publiques, notamment via l’impôt progressif sur le revenu des personnes physiques les plus riches (le taux marginal sur la tranche la plus élevée de revenu doit être portée à 90 %[5]), l’impôt sur le patrimoine à partir d’un certain montant et l’impôt sur les sociétés. Cette augmentation des recettes doit aller de pair avec une baisse rapide du prix d’accès aux biens et services de première nécessité (aliments de base, eau, électricité, chauffage, transports publics, matériel scolaire…), notamment par une réduction forte et ciblée de la TVA sur ces biens et services vitaux. Il s’agit également d’adopter une politique fiscale qui favorise la protection de l’environnement en taxant de manière dissuasive les industries polluantes.
 
L’UE doit adopter une taxe sur les transactions financières, notamment sur les marchés des changes, afin d’augmenter les recettes des pouvoirs publics.
 
Les différents G20 ont refusé, malgré leurs déclarations d’intention, de s’attaquer réellement aux paradis judiciaires et fiscaux. Une mesure simple afin de lutter contre les paradis fiscaux (qui font perdre chaque année aux pays du Nord, mais également à ceux du Sud, des ressources vitales pour le développement des populations) consiste pour un Parlement à interdire à toutes les personnes physiques et à toutes les entreprises présentes sur son territoire de réaliser quelque transaction que ce soit passant par des paradis fiscaux, sous peine d’une amende d’un montant équivalent. Au-delà, il faut éradiquer ces gouffres noirs de la finance, des trafics criminels, de la corruption, de la délinquance en col et cravate.
 
La fraude fiscale prive de moyens considérables la collectivité et joue contre l’emploi. Des moyens publics conséquents doivent être alloués aux services des finances pour lutter efficacement contre cette fraude. Les résultats doivent être rendus publics et les coupables lourdement sanctionnés.
 
4. Remettre au pas les marchés financiers, notamment par la création d’un registre des propriétaires de titres, par l’interdiction des ventes à découvert et de la spéculation dans une série de domaines. Créer une agence publique européenne de notation.
 
La spéculation à l’échelle mondiale représente plusieurs fois les richesses produites sur la planète. Les montages sophistiqués de la mécanique financière rendent celle-ci totalement incontrôlable. Les engrenages qu’elle suscite déstructurent l’économie réelle. L’opacité sur les transactions financières est la règle. Pour taxer les créanciers à la source, il faut les identifier. La dictature des marchés financiers doit cesser. La spéculation doit être interdite dans toute une série de domaines. Il convient d’interdire la spéculation sur les titres de la dette publique, sur les monnaies, sur les aliments[6]. Les ventes à découvert doivent être également interdites[7] et les Credit Default Swaps doivent être strictement réglementés. Il faut fermer les marchés de gré à gré de produits dérivés qui sont de vrais trous noirs, échappant à toute réglementation et surveillance.
 
Le secteur des agences de notation doit également être strictement réformé et encadré. Loin d’être l’outil d’une estimation scientifique objective, elles sont structurellement parties prenantes de la mondialisation néolibérale et ont déclenché à plusieurs reprises des catastrophes sociales. En effet, la dégradation de la note d’un pays implique une hausse des taux d’intérêt sur les prêts qui lui sont accordés. De ce fait, la situation économique du pays concerné se détériore encore davantage. Le comportement moutonnier des spéculateurs décuple les difficultés rencontrées qui pèseront encore plus lourdement sur les populations. La forte soumission des agences de notation aux milieux financiers nord-américains fait de ces agences de notation un acteur majeur au niveau international, dont la responsabilité dans le déclenchement et l’évolution des crises n’est pas assez mis en lumière par les médias. La stabilité économique des pays européens a été placée entre les mains de ces agences de notation, sans garde-fous, sans moyens de contrôle sérieux de la part de la puissance publique. La création d’une agence publique de notation est incontournable pour sortir de cette impasse.
 
5. Transférer sous contrôle citoyen les banques au secteur public.
 
Après des décennies de dérives financières et de privatisations, il est grand temps de faire passer le secteur du crédit dans le domaine public. Les États doivent retrouver leur capacité de contrôle et d’orientation de l’activité économique et financière. Ils doivent également disposer d’instruments pour réaliser des investissements et financer les dépenses publiques en réduisant au minimum le recours à l’emprunt auprès d’institutions privées ou/et étrangères. Il faut exproprier sans indemnisation les banques pour les transférer au secteur public sous contrôle citoyen.
 
Dans certains cas, l’expropriation des banques privées peut représenter un coût pour l’État en raison des dettes qu’elles ont pu accumuler. Le coût en question doit être récupéré sur le patrimoine général des grands actionnaires. En effet, les sociétés privées qui sont actionnaires des banques et qui les ont menées vers l’abîme tout en faisant de juteux profits détiennent une partie de leur patrimoine dans d’autres secteurs de l’économie. Il faut donc faire une ponction sur le patrimoine général des actionnaires. Il s’agit d’éviter au maximum de socialiser les pertes. L’exemple irlandais est emblématique, la manière dont la nationalisation de l’Irish Allied Bank a été effectuée est inacceptable. Il faut en tirer les leçons.
 
6. Socialiser les nombreuses entreprises et services privatisés depuis 1980.
 
Une caractéristique de ces trente dernières années a été la privatisation de nombre d’entreprises et services publics. Des banques au secteur industriel en passant par la poste, les télécommunications, l’énergie et les transports, les gouvernements ont livré au privé des pans entiers de l’économie, perdant au passage toute capacité de régulation de l’économie. Ces biens publics, issus du travail collectif, doivent revenir dans le domaine public. Il s'agira de créer de nouvelles entreprises publiques et d’adapter les services publics selon les besoins de la population pour répondre notamment à la problématique du changement climatique, avec par exemple la création d'un service public d'isolation des logements.
 
7. Réduire radicalement le temps de travail pour créer des emplois tout en augmentant les salaires et les retraites.
 
Répartir autrement les richesses est la meilleure réponse à la crise. La part destinée aux salariés dans les richesses produites a nettement baissé depuis plusieurs décennies, tandis que les créanciers et les entreprises ont accru leurs profits pour les consacrer à la spéculation. En augmentant les salaires, non seulement on permet aux populations de vivre dignement, mais on renforce aussi les moyens qui servent au financement de la protection sociale et des régimes de retraite.
 
En diminuant le temps de travail sans réduction de salaire et en créant des emplois, on améliore la qualité de vie des travailleurs, on fournit un emploi à celles et ceux qui en cherchent. La réduction radicale du temps de travail offre aussi la possibilité de mettre en pratique un autre rythme de vie, une manière différente de vivre en société en s’éloignant du consumérisme. Le temps gagné en faveur des loisirs doit permettre l’augmentation de la participation active des personnes à la vie politique, au renforcement des solidarités, aux activités bénévoles et à la création culturelle.
 
8. Refonder démocratiquement une autre Union européenne basée sur la solidarité.
 
Plusieurs dispositions des traités qui régissent l’Union européenne, l’eurozone et la BCE doivent être abrogées. Par exemple, il faut supprimer les articles 63 et 125 du traité de Lisbonne interdisant tout contrôle des mouvements de capitaux et toute aide à un État en difficulté. Il faut également abandonner le Pacte de stabilité et de croissance. Au-delà, il faut remplacer les actuels traités par de nouveaux dans le cadre d’un véritable processus constituant démocratique afin d’aboutir à un pacte de solidarité des peuples pour l’emploi et l’écologie.

 

Il faut revoir complètement la politique monétaire ainsi que le statut et la pratique de la Banque centrale européenne. L’incapacité du pouvoir politique à imposer à la BCE de créer de la monnaie est un handicap très lourd. En créant cette BCE au-dessus des gouvernements et donc des peuples, l’Union européenne a fait un choix désastreux, celui de soumettre l’humain à la finance, au lieu de l’inverse.

 
Alors que de nombreux mouvements sociaux dénonçaient des statuts trop rigides et profondément inadaptés, la BCE a été contrainte de changer son fusil d’épaule au plus fort de la crise en modifiant en urgence le rôle qui lui a été octroyé. Malheureusement, elle a accepté de le faire pour de mauvaises raisons : non pas pour que les intérêts des peuples soient pris en compte, mais pour que ceux des créanciers soient préservés. C’est bien la preuve que les cartes doivent être rebattues et redistribuées : la BCE doit pouvoir financer directement des États soucieux d’atteindre des objectifs sociaux et environnementaux qui intègrent parfaitement les besoins fondamentaux des populations.
 
Aujourd’hui, des activités économiques fort diverses, comme l’investissement dans la construction d’un établissement hospitalier ou un projet purement spéculatif, sont financées de manière similaire. Le pouvoir politique doit au moins réfléchir à imposer des coûts très différents aux uns et aux autres : des taux bas doivent être réservés aux investissements socialement justes et écologiquement soutenables, des taux très élevés, voire rédhibitoires quand la situation l’exige, pour les opérations de type spéculatif, qu’il est également souhaitable d’interdire purement et simplement dans certains domaines (voir plus haut).
 

Une Europe basée sur la solidarité et la coopération doit permettre de tourner le dos à la concurrence et à la compétition, qui tirent « vers le bas ». La logique néolibérale a conduit à la crise et révélé son échec. Elle a poussé les indicateurs sociaux à la baisse : moins de protection sociale, moins d’emplois, moins de services publics. Les quelques-uns qui ont profité de cette crise l’ont fait en piétinant les droits de la majorité des autres. Les coupables ont gagné, les victimes paient ! Cette logique, qui sous-tend tous les textes fondateurs de l’Union européenne, Pacte de stabilité et de croissance en tête, doit être battue en brèche : elle n’est plus tenable. Une autre Europe, basée sur la coopération entre États et la solidarité entre les peuples, doit devenir l’objectif prioritaire. Pour cela, les politiques budgétaires et fiscales doivent être non pas uniformisées, car les économies européennes présentent de fortes disparités, mais coordonnées pour qu’enfin émerge une solution « vers le haut ». Des politiques globales à l’échelle européenne, comprenant des investissements publics massifs pour la création d’emplois publics dans des domaines essentiels (des services de proximité aux énergies renouvelables, de la lutte contre le changement climatique aux secteurs sociaux de base), doivent s’imposer.

 
Cette autre Europe démocratisée doit, pour le CADTM, œuvrer pour imposer des principes non négociables : renforcement de la justice fiscale et sociale, choix tournés vers l’élévation du niveau et de la qualité de vie de ses habitants, désarmement et réduction radicale des dépenses militaires (y compris retrait des troupes européennes d’Afghanistan et départ de l’OTAN), choix énergétiques durables sans recours au nucléaire, refus des organismes génétiquement modifiés (OGM). Elle doit aussi résolument mettre fin à sa politique de forteresse assiégée envers les candidats à l’immigration, pour devenir un partenaire équitable et véritablement solidaire à l’égard des peuples du Sud de la planète.
 


[1] Éric Toussaint, docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, président du CADTM Belgique, membre du Conseil international du Forum social mondial et de la Commission présidentielle d’audit intégral de la dette (CAIC) de l’Équateur, membre du Conseil scientifique d’ATTAC France, auteur des livres Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui (Cerisier, 2010), Banque du Sud et nouvelle crise internationale (CADTM-Syllepse, 2008), Banque mondiale : le coup d’Etat permanent (CADTM-Syllepse-Cetim, 2006), La finance contre les peuples (CADTM-Syllepse-Cetim, 2004). Co-auteur avec Damien Millet des livres La Crise, quelles crises ? (Aden-CADTM-Cetim, 2010), 60 questions 60 réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale (CADTM-Syllepse, 2008) et Les tsunamis de la dette (CADTM-Syllepse, 2005). Prochain ouvrage à paraître en juin 2011: La Dette ou la Vie, Aden-CADTM, 2011 (livre collectif coordonné par Damien Millet et Eric Toussaint).

[2] Voir http://www.cadtm.org/IMG/pdf/Tract_CADTM_Europe_DEF_27aout2010.pdf. Nous reprenons ici ces huit propositions en les actualisant et en les développant.
[3] Voir Éric Toussaint, Banque mondiale : le Coup d’État permanent, CADTM-Syllepse-Cetim, 2006, chapitre 4.

[4] Pensons à l’Irlande qui pratique un taux de seulement 12,5 % sur les bénéfices des sociétés.

[5] Signalons que ce taux de 90 % avait été imposé aux riches à partir de la présidence de Franklin Roosevelt aux États-Unis dans les années 1930.

[6] Voir Damien Millet et Éric Toussaint, La Crise, quelles crises ?, Aden-CADTM-Cetim, 2010, chapitre 6.

[7] Les ventes à découvert permettent de spéculer sur la baisse d’un titre en vendant à terme ce titre alors qu’on n’en dispose même pas. Les autorités allemandes ont interdit les ventes à découvert alors que les autorités françaises et celles d’autres pays sont opposées à cette mesure.

« Tout ce dont nous avons besoin est une crise majeure appropriée, et les nations accepteront le Nouvel Ordre Mondial » (David Rockefeller)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire