dimanche 10 avril 2011

Euthanasie des banques et des multinationales

Monsieur, Madame ,


Voici la situation actuelle du pétrole dans le monde . Le pic pétrolier a été atteint en 2006.
En conséquence les prix augmentent fortement en raison de ce motif et en raison de la montée en puissance des pays émergents.Les connaissances des dirigeants actuels sur le sujet sont insuffisantes et expliquent leur inaction.
Les principes de gestion actuels et les théories économiques conduisent à la destruction de la biodiversité , à la guerre , et à la destruction de l' espèce humaine. Ces principes sont donc erronés et doivent être changés. Nous ne voulons plus les théories de Chicago, Autrichiennes, et de Washington.
Le NOM et la gestion par les maîtres et les élites n'est plus autorisée. Nous prenons les commandes mondiales et nous recevrons l'aide nécessaire .
Le Kosovo est un scandale absolu de l' Otan .
Il a été obtenu par le mensonge , la dissimulation , les meurtres eugéniques réalisés par des chiens de guerre et les forces spéciales . Il est devenu un état maffieux intégral. Nous voulons la reconstruction complète de la Yougoslavie.
Les électeurs allemands sont mécontents et le font savoir . Les Français le feront savoir également en 2012 aux marionnettes actuelles. L' Allemagne se tourne plutôt vers les pays de l' est et la Russie . L' Europe perd un membre important.
Nous voulons la fin définitive de la CEE maffieuse qui détruit les libertés individuelles appauvrit les travailleurs , mène une politique dictatoriale réalisée par des gens non élus et antisociale au profit des multinationales et des lobbys.
Nous n'acceptons pas  des dirigeants corrompus par des pots de vin qui dirigent contre les peuples en disant ouvertement le contraire et proclamant des principes de démocratie et de prospérité pour tous. Nous n'acceptons pas ce double langage. Le vrai est le faux. .
L 'Egypte améliore ses relations avec le Hamas et les palestiniens. Cette évolution va dans la bonne direction. Nous voulons la fin définitive de Israel qui viole le droit international depuis 60 ans et tue sans pitié des civils innocents . Nous voulons la suppression de tous les contrats avec israel et la fin de toute association en contradiction avec les ordres expres des mandants.
Les mandataires doivent suivre strictement les consignes reçues.
Nous voulons le proche Orient pour les Arabes seuls.
Les EU ne veulent plus soutenir le Yémen. Cette décision est utile a condition de ne pas voler et confisquer la révolution par les puissances coloniales.
Nous pensons que la Libye sera protégée par la Chine et que les logomachies prétentieuses pseudo scientifiques entièrement gratuites et arbitraires de l' Otan seront abandonnées.
La Russie intervient également pour faire cesser cette intervention qui se prolonge indûment et élargit arbitrairement le mandat de l' ONU .
Voici annoncé par les experts et les analystes des marchés , l' euthanasie des banques. Ceux qui ont fauté gravement doivent disparaître au lieu d'asservir inutilement les peuples :
Banquier international frauduleux et spéculateur avide, arrogant : Dégages . Partez . Heraus

Une information fondamentale publiée par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) est passée totalement inaperçue : le pic pétrolier s'est produit en 2006. Alors que la demande mondiale continuera à croître avec la montée en puissance des pays émergents (Chine, Inde et Brésil), la production de pétrole conventionnel va connaître un déclin inexorable après avoir plafonné. La crise économique masque pour l'heure cette réalité.

 
Mais elle obérera tout retour de la croissance. La remontée des coûts d'exploration-production fera naître des tensions extrêmement vives. L'exploitation du charbon et des réserves fossiles non conventionnelles exigera des investissements lourds et progressifs qui ne permettront guère de desserrer l'étau des prix à un horizon de temps proche. Les prix de l'énergie ne peuvent ainsi que s'affoler.
Le silence et l'ignorance d'une grande partie de la classe politique sur ce sujet ne sont guère plus rassurants. Et cela sans tenir compte du fait que nous aurons relâché et continuerons à dissiper dans l'atmosphère le dioxyde de carbone stocké pendant des millénaires... Chocs pétroliers à répétition jusqu'à l'effondrement et péril climatique. Voilà donc ce que nous préparent les tenants des stratégies de l'aveuglement . La catastrophe de Fukushima alourdira encore la donne énergétique.
De telles remarques génèrent souvent de grands malentendus. Les objections diagnostiquent et dénoncent aussitôt les prophètes de malheur comme le symptôme d'une société sur le déclin, qui ne croit plus au progrès. Ces stratégies de l'aveuglement sont absurdes. Affirmer que notre époque est caractérisée par une "épistémophobie" ou la recherche du risque zéro est une grave erreur d'analyse, elle éclipse derrière des réactions aux processus d'adaptation la cause du bouleversement.
Ce qui change radicalement la donne, c'est que notre vulnérabilité est désormais issue de l'incroyable étendue de notre puissance. L'"indisponible" à l'action des hommes, le tiers intouchable, est désormais modifiable, soit par l'action collective (nos consommations cumulées) soit par un individu isolé ("biohackers"). Nos démocraties se retrouvent démunies face à deux aspects de ce que nous avons rendu disponible : l'atteinte aux mécanismes régulateurs de la biosphère et aux substrats biologiques de la condition humaine.
Cette situation fait apparaître "le spectre menaçant de la tyrannie" évoqué par le philosophe allemand. Parce que nos démocraties n'auront pas été capables de se prémunir de leurs propres excès, elles risquent de basculer dans l'état d'exception et de céder aux dérives totalitaristes.
Prenons l'exemple de la controverse climatique. Comme le démontre la comparaison entre les études de l'historienne des sciences avec celles du politologue  les évolutions du système médiatique jouent dans cette affaire un rôle majeur. Alors que la première ne répertoria aucune contestation directe de l'origine anthropique du réchauffement climatique dans les revues scientifiques peer reviewed ("à comité de lecture"), le second a constaté sur la période étudiée que 53 % des articles grand public de la presse américaine mettaient en doute les conclusions scientifiques.
Ce décalage s'explique par le remplacement du souci d'une information rigoureuse par une volonté de flatter le goût du spectacle. Les sujets scientifiques complexes sont traités de façon simpliste (pour ou contre). Ceci explique en partie les résultats de l'étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe)  sur les représentations sociales de l'effet de serre démontrant un sérieux décrochage du pourcentage de Français attribuant le dérèglement climatique aux activités humaines (65 % en 2010, contre 81 % en 2009). Ces dérives qui engendrent doute et scepticisme au sein de la population permettent aux dirigeants actuels, dont le manque de connaissance scientifique est alarmant, de justifier leur inaction.
Le sommet de Cancun a sauvé le processus de négociation en réussissant en outre à y intégrer les grands pays émergents. Mais des accords contraignants à la hauteur de l'objectif des seconds sont encore loin. S'il en est ainsi, c'est parce que les dirigeants de la planète (à l'exception notable de quelques-uns) ont décidé de nier les conclusions scientifiques pour se décharger de l'ampleur des responsabilités en jeu. Comment pourraient-ils à la fois croire en la catastrophe et ne rien faire, ou si peu, pour l'éviter ?
Enfermée dans le court terme des échéances électorales et dans le temps médiatique, la politique s'est peu à peu transformée en gestion des affaires courantes. Elle est devenue incapable de penser le temps long. Or la crise écologique renverse une perception du progrès où le temps joue en notre faveur. Parce que nous créons les moyens de l'appauvrissement de la vie sur terre et que nous nions la possibilité de la catastrophe, nous rendons celle-ci crédible.
Il est impossible de connaître le point de basculement définitif vers l'improbable ; en revanche, il est certain que le risque de le dépasser est inversement proportionnel à la rapidité de notre réaction.Nous ne pouvons attendre et tergiverser sur la controverse climatique jusqu'au point de basculement, le moment où la multiplication des désastres naturels dissipera ce qu'il reste de doute. Il sera alors trop tard. Lorsque les océans se seront réchauffés, nous n'aurons aucun moyen de les refroidir.
La démocratie sera la première victime de l'altération des conditions universelles d'existence que nous sommes en train de programmer. Les catastrophes écologiques qui se préparent à l'échelle mondiale dans un contexte de croissance démographique, les inégalités dues à la rareté locale de l'eau, la fin de l'énergie bon marché, la raréfaction de nombre de minéraux, la dégradation de la biodiversité, l'érosion et la dégradation des sols, les événements climatiques extrêmes... produiront les pires inégalités entre ceux qui auront les moyens de s'en protéger, pour un temps, et ceux qui les subiront. E lles ébranleront les équilibres géopolitiques et seront sources de conflits.
L'ampleur des catastrophes sociales qu'elles risquent d'engendrer a, par le passé, conduit à la disparition de sociétés entières. C'est, hélas, une réalité historique objective. A cela s'ajoutera le fait que des nouvelles technologies de plus en plus facilement accessibles fourniront des armes de destruction massive à la portée de toutes les bourses et des esprits les plus tourmentés.
Lorsque l'effondrement de l'espèce apparaîtra comme une possibilité envisageable, l'urgence n'aura que faire de nos processus, lents et complexes, de délibération. Pris de panique, l'Occident transgressera ses valeurs de liberté et de justice. Pour s'être heurtées aux limites physiques, les sociétés seront livrées à la violence des hommes. Nul ne peut contester a priori le risque que les démocraties cèdent sous de telles menaces.
Le stade ultime sera l'autodestruction de l'existence humaine, soit physiquement, soit par l'altération biologique. Le processus de convergence des nouvelles technologies donnera à l'individu un pouvoir monstrueux capable de faire naître des sous-espèces. C'est l'unité du genre humain qui sera atteinte. Il ne s'agit guère de l'avenir, il s'agit du présent. Le cyborg n'est déjà plus une figure de style cinématographique, mais une réalité de laboratoire, puisqu' il est devenu possible, grâce à des fonds publics, d'associer des cellules neuronales humaines à des dispositifs artificiels.
L'idéologie du progrès a mal tourné. Les inégalités planétaires actuelles auraient fait rougir de honte les concepteurs du projet moderne, Bacon, Descartes ou Hegel. A l'époque des Lumières, il n'existait aucune région du monde, en dehors des peuples vernaculaires, où la richesse moyenne par habitant aurait été le double d'une autre. Aujourd'hui, le ratio atteint 1 à 428 (entre le Zimbabwe et le Qatar).
Les échecs répétés des conférences de l'ONU montrent bien que nous sommes loin d'unir les nations contre la menace et de dépasser les intérêts immédiats et égoïstes des Etats comme des individus. Les enjeux, tant pour la gouvernance internationale et nationale que pour l'avenir macroéconomique, sont de nous libérer du culte de la compétitivité, de la croissance qui nous ronge et de la civilisation de la pauvreté dans le gaspillage.
Le nouveau paradigme doit émerger. 
Nos démocraties doivent se restructurer, démocratiser la culture scientifique et maîtriser l'immédiateté qui contredit la prise en compte du temps long. Nous pouvons encore transformer la menace en promesse désirable et crédible. Mais si nous n'agissons pas promptement, c'est à la barbarie que nous sommes certains de nous exposer.
Pour cette raison, répondre à la crise écologique est un devoir moral absolu. Les ennemis de la démocratie sont ceux qui remettent à plus tard les réponses aux enjeux et défis de l'écologie.

Kosovo : la plus grave erreur de l’Occident depuis 12 ans (eurodéputé)


SARAJEVO, 28 mars - RIA Novosti
L’ingérence dans le conflit kosovar (1998-1999) est la plus grave erreur de la communauté internationale des 12 dernières années, a estimé dimanche l’eurodéputé Pino Arlacchi.
"La communauté internationale évite de voir les problèmes et refuse de reconnaître que le Kosovo a constitué notre plus grave erreur des 12 dernières années", a notamment déclaré M.Arlacchi dans une interview accordée à l’Agence Tanjug, alors que le monde marque le 12e anniversaire des bombardements de la Serbie par l’Otan.
A l’époque, les pays de l’Alliance se sont ingérés dans le conflit aux côtés des Albanais du Kosovo qui ont unilatéralement proclamé l’indépendance de leur province le 17 février 2008.
"Nous avons créé un Etat mafieux et ne nous soucions que de dissimuler cette vérité", a dit l’eurodéputé.
Et d’ajouter que la situation politique au Kosovo, où prédomine le crime organisé, représentait une menace sérieuse pour l’Europe, mais aussi et surtout pour les pays de la région, notamment pour l’Albanie".
M.Arlacchi a aussi qualifié d’échec total le travail de la mission européenne de justice et de police (Eulex) au Kosovo.
Depuis décembre 2008, les pays européens ont financé l’Eulex à hauteur de 300 millions d’euros sans que la mission obtienne de résultats quelque peu tangibles, a-t-il dit.
Les pays d’Europe déclarent leur soutien au gouvernement kosovar et essaient de ne pas voir qu’une élite mafieuse s’est approprié le pouvoir, a déploré l’eurodéputé.
Le vote au Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a sanctionné l’opération militaire en Libye, pourrait avoir un impact important sur la politique européenne. Si l’abstention de la Chine et de la Russie a agréablement surpris les initiateurs de la résolution, la position identique de l’Allemagne les a choqués. Les alliés de l’UE et de l’OTAN ont été sur le point d’accusé publiquement l’Allemagne de trahison des idéaux de la solidarité euro-atlantique . Et en Allemagne le fait que le pays ne se soit pas retrouvé dans son environnement habituel, mais parmi les pays du BRIC qui ont pris solidairement leurs distances par rapport à l’opération, a semé la confusion. Actuellement, la politique allemande, qui depuis des décennies suivait l’axe établi dans les années 1950, change. Et d’ailleurs, en partie contre la volonté de l’élite dirigeante allemande.
Le modèle de l’Europe occidentale de la seconde moitié du XXe siècle était principalement défini par l’objectif de construire un système qui empêcherait la répétition des conflits catastrophiques de la première moitié du siècle. L’objectif initial de l’OTAN et de la Communauté européenne consistait à enfermer l’Allemagne, initiatrice des deux guerres mondiales, dans le cadre des alliances qui ne lui permettraient pas de s’écarter de la politique militaro-politique établie. L’expansion économique, dont l’Allemagne a remarquablement profité en se transformant rapidement en puissance économique dominante de l’Europe unie, était le seule domaine de développement autorisé au pays.
L’unification de l’Allemagne après l’effondrement du bloc socialiste a suscité la crainte des pays voisins. Ils ont été rassurés par les approches identiques : il était prévu de compenser le renforcement de l’Allemagne par l’extension des alliances, dont elle était membre. Au début, tout se déroulait selon le scénario prévu : l’OTAN et l’Union européenne sont devenues les forces dominantes de la politique non seulement européenne, mais également mondiale. Berlin remplissait ponctuellement ses fonctions de partenaire principal de la France. Les deux pays servaient de moteur de l’intégration : l’Allemagne en tant que composante économique, la France comme maillon politique. Après la disparition de la menace soviétique, les Etats-Unis pouvaient cesser de se préoccuper en matière de sécurité européenne. Cependant, ils participaient activement au règlement des problèmes apparaissant à la périphérie, des Balkans à l’espace postsoviétique. Les dernières années du XXe siècle sont devenues une apothéose du mouvement vers un "nouvel ordre." A cette période, on assistait à la décision d’étendre considérablement l’UE et l’OTAN, au lancement du projet de la monnaie commune et à la guerre contre la Yougoslavie. L’Allemagne y a joué un rôle clé, et la campagne contre Milosevic a été la première expérience militaire de la Bundeswehr après la Seconde guerre mondiale.
Cependant, dans le nouveau siècle tout a changé. L’Europe n’est plus une priorité pour les Etats-Unis qui se sont retrouvés dans un tourbillon de problèmes d’une tout autre nature : le Proche-Orient, le terrorisme et l’essor de l’Asie. L’Europe n’a pas seulement ressenti les limites de l’expansion et de l’intégration, mais également la perspective d’une régression vers la croissance de l’influence et des ambitions des Etats-nations, qui ont de plus en plus de mal à coordonner les approches politiques et à partager le fardeau financier.
Les changements en Europe signifiaient l’érosion de toute la structure, et en particulier en ce qui concerne le comportement habituel de l’Allemagne. Berlin s’est trouvé coincé entre des processus difficilement conciliables et des obligations incompatibles. La crise du projet européen nécessite le parrainage économique et le leadership politique que l’on attend du pays le plus puissant et le plus influent de l’Union européenne. Or, l’Allemagne a perdu l’habitude de jouer le rôle dominant, car toute la politique européenne visait précisément à freiner ses ambitions. Et lorsque Berlin décide enfin de prendre des initiatives, cela suscite immédiatement la méfiance des partenaires. En d’autres termes, on attend de l’Allemagne un comportement de meneur, mais seulement dans la mesure où le permettent les voisins influents.
Parallèlement on note la montée du mécontentement de l’électorat allemand face à la situation économique du pays. Les Allemands n’apprécient pas le rôle de portefeuille de l’Europe assumé par l’Allemagne qui paye les dettes des gouvernements irresponsables d’autres pays. Ce mécontentement se traduit notamment par les résultats des élections régionales. En mai 2010, dans le contexte des débats animés au sujet de l’ aide financière que l’Allemagne a accepté d’apporter à la Grèce en faillite, la coalition dirigeante a perdu le pouvoir en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Cette année s’est poursuivie avec les échecs à Hambourg et au Bade-Wurtemberg, où l’Union chrétienne-démocrate était au pouvoir depuis les années d’après guerre. Les résultats des dernières élections sont imputés à l’accident de la centrale nucléaire au Japon, qui a porté préjudice au gouvernement allemand pro-nucléaire. Cependant, l’Allemagne du Sud, aisée, est également indigné par les "pique-assiette" économiques.
En l’absence de transformations internes radicales, à savoir la réduction de l’écart entre l’interdépendance dans le cadre de l’union monétaire et l’absence de politique économique coordonnée de ses 17 pays membres, l’Union européenne est susceptible de se transformer en une zone de désastre économique. Or, la mise en œuvre des réformes nécessite la volonté de l’Allemagne, ce qui n’est possible qu’avec une direction forte et sûre d’elle-même. Mais ce n’est pas le cas. I l en va de même en France où Nicolas Sarkozy devra désespérément lutter pour sa réélection en 2012. Et la tentative de Sarkozy de gagner des points grâce à l’activisme militaire en Afrique du Nord a conduit à une nouvelle scission avec Berlin.
La réticence de l’Allemagne à participer à la campagne militaire est due à l’impopularité des opérations militaires au sein de la population. Les autorités arrivent difficilement à expliquer à la population la raison pour laquelle l’Allemagne s’est engagée en Afghanistan. Toutefois, les critiques de l’abstention expliquent que personne n’a demandé d’envoyer des avions patrouiller le ciel au-dessus de Benghazi, il suffisait d’être solidaire au sein de l’ONU. Ce sont les problèmes des libéraux, du partenaire cadet, représentés par le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, qui auraient pu être la cause d’un vote inhabituel. Dans le contexte de la chute libre de leur cote de popularité (divisée par trois en un an et demi), le leader du parti se montre fébrile en tentant de retenir l’intérêt des électeurs.
En fait, il est paradoxal que les partenaires de l’Allemagne soient actuellement si indignés par ce qui est en réalité un triomphe de leur politique. Pendant un demi-siècle on a tout fait pour anéantir le bellicisme des Allemands, or aujourd’hui on les critique parce que cela a porté ses fruits et que l’Allemagne ne souhaite pas participer aux campagnes militaires de l’OTAN.
Le positionnement de l’Allemagne dans les affaires européenne est la question cruciale, dont dépend l’avenir de l’Union européenne au cours des prochaines années. Soit l’Europe politique unie s’effondrera définitivement, soit une nouvelle consolidation débutera sur une base modifiée.
e ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil alArabie a déclaré lors d’une conférence de presse tenue au Caire, que " l’Egypte compte améliorer ses relations avec le Hamas surtout en ce qui concerne les besoins humanitaires de la bande de Gaza et le maintien de l’ouverture du passage de Rafah, soulignant que l’Egypte ne souhaite pas imposer un blocus contre la bande de Gaza".
En réponse à une question sur la politique de l’Egypte envers le Hezbollah, le ministre égyptien a souligné : "Il y a une grande différence entre le statut du Hamas et le statut du Hezbollah, le Hamas est dans un territoire occupé, mais le Hezbollah fait partie de la formule libanaise, et donc il s’agit là d’une question interne, cela dit tout Libanais qui souhaite établir des relations avec nous, sera le bienvenue".
Il a également déclaré que "l’Egypte va ouvrir une nouvelle page avec tous les pays arabes et musulmans y compris l’Iran" !
Et de poursuivre :" Nous sommes prêts à ouvrir une nouvelle page avec l’Iran. C’est un pays voisin avec lequel nous avons des liens historiques qui se prolongent à travers les âges, le gouvernement égyptien ne considère pas l’Iran un pays hostile ou ennemi, il souhaite ouvrir une nouvelle page avec tous les pays, y compris l’Iran ".
Interrogé sur l’avenir des relations diplomatiques entre les deux pays sachant qu’il n’ y a pas d’ambassade de l’Egypte en Iran mais un bureau de services d’intérêts, alArabie a répondu : " tout dépend des deux parties, de notre côté nous sommes prêts à ouvrir une nouvelle page et nous allons voir leur réaction".
Justement, la réaction ne s’est pas fait attendre côté iranien : le ministre des affaires étrangères Ali Salehi a applaudi les propos de son homologue égyptien.
Salehi, a déclaré dans un communiqué publié par l’agence iranienen MeherNews : "le peuple égyptien a ouvert une nouvelle page dans l’histoire de son pays rien qu’en invoquant ses droits légitimes et en réalisant ses demandes, je vous félicite encore une fois pour cette victoire".
Il a ajouté :" les relations historiques entre les deux pays n’ont jamais été interrompues en dépit des fluctuations, et nous espérons voir dans le nouveau climat un renforcement des relations entre les deux pays et entre les peuples d’Iran et l’Égypte".
Et de conclure : "Certainement, les bonnes relations entre les deux pays contribueront à établir la sécurité, la stabilité et le développement dans la région."
Ces jours-ci, comme il était prévisible, j’ai reçu de nombreux commentaires de lecteurs, amis et camarades. Sur la guerre contre la Libye je me réserve de faire d’autres interventions. Je me limite ici à quelques observations relatives à l’attitude adoptée par la Chine.
Aux critiques que je lis dans divers messages semble répondre un article-interview paru il y a quelques jours sur Global-Times (quotidien chinois en langue anglaise). On y rapporte quelques données essentielles pour comprendre la question : a) « plus de la moitié des importations de pétrole de la Chine proviennent aujourd’hui du Moyen-Orient » ; b) dans sa tentative de remédier à cette situation, la Chine, depuis quelques temps, a commencé à a ccumuler des réserves stratégiques de pétrole, mais elle est plutôt en retard dans ce domaine. En cas de blocus des exportations par les pays producteurs de pétrole,la Chine pourrait résister au maximum deux semaines, alors que les USA ont des réserves stratégiques pour 400 jours ! Si on ajoute à cela les milliers de kilomètres à traverser (pour les navires qui transportent le pétrole en Chine) et la présence menaçante de la flotte étasunienne tout le long du parcours, il est évident que la « sécurité économique de la Chine » - en citant toujours Global Times- est encore plutôt fragile.
C’est dans ce contexte politique et économique qu’intervient la crise libyenne. Parmi eux qui ont soutenu la zone d’exclusion aérienne se trouvent malheureusement la Ligue arabe et en premier lieu l’Arabie saoudite, le pays d’où provient une part assez conséquente du pétrole moyen-oriental importé par la Chine. Il est évident que les dirigeants chinois se sont posés une question : convient-il de rompre avec l’Arabie saoudite (déjà irritée par l’attitude souple prise par Pékin à l’égard de l’Iran) et avec les « rebelles » libyens mêmes (je partage à ce propos l’observation de Maurizio (1) ) en ayant recours à un veto qui d’ailleurs, comme le montre l’expérience historique (Yougoslavie et Irak), n’est pas en mesure de bloquer l’intervention militaire des USA et de l’Occident ?
Nous pouvons discuter de la façon dont les dirigeants chinois ont pensé devoir répondre à cette question, mais celle-ci est incontournable. (Soit dit entre parenthèses, la situation géopolitique du Venezuela et de Cuba est totalement différente, et pas seulement à cause de la présence de vastes gisements de pétrole et de gaz dans le premier pays !). Ce serait un « internationalisme » bien étrange d’être prêt à exposer un pays de plus d’un milliard et 300 millions d’habitants à une crise économique dévastatrice (qui d’ailleurs -j’ouvre ici une autre parenthèse- toucherait lourdement aussi le Venezuela et Cuba !).
Le fait est que certains camarades (que j’estime pourtant) prennent une attitude que je considère contradictoire : quand ils regardent vers le passé ils n’ont aucune difficulté à comprendre les compromis du mouvement communiste international (Lénine et Brest-Litovsk ;Staline et le pacte de non-agression avec Hitler ; Mao et Tchang Kaï-chek puis, dans des modalités différentes, avec Nixon) ; mais, quand ils ont le regard tourné sur le présent, ces camarades ont tendance à se scandaliser pour beaucoup moins.
Enfin. L’observation « dialectique » de Joao Carlos Graça me semble pertinente : il est juste d’analyser sans préjugés la politique extérieure de la Chine, en souhaitant que le grand pays asiatique fasse d’avantage sentir son poids sur le plan international ; mais que fait la gauche pour renforcer le prestige, le soft power et donc la capacité d’action des dirigeants chinois sur le plan international ?
Publié sur le blog de l’auteur le samedi 26 mars 2001,
La Russie ne cesse de signaler à l’Otan la nécessité de régler le conflit libyen par des moyens politico-diplomatiques, a déclaré mardi à RIA Novosti Dmitri Rogozine, délégué permanent russe auprès de l’Alliance.
"J’ai rappelé à mes collègues (au sein du Conseil Russie-Otan) que la résolution 1973 adoptée par le Conseil de sécurité de l’Otan le 17 mars mentionne la promotion parallèle d’un processus politique, d’une réconciliation entre les parties", a expliqué l’ambassadeur.
La situation en Libye a été examinée mardi à Bruxelles lors d’une réunion du Conseil Russie-Otan au niveau des ambassadeurs.
Interrogé sur l’absence de la Russie à la conférence internationale de Londres sur la Libye, M.Rogozine a répondu que cela s’expliquait par le fait quela Russie ne faisait partie ni de la coalition, ni de l’Otan.
Londres a accueilli mardi une réunion ministérielle du "groupe de contact" sur la Libye dont l’enjeu est d’assurer le pilotage politique des opérations militaires désormais sous commandement de l’Otan. Les pays qui participent à l’opération militaire en Libye y ont été conviés.
Survenu à la mi-février, le soulèvement populaire pour le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, a vite dégénéré en confrontation entre armée et insurgés faisant des milliers de victimes parmi les civils.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté le 17 mars une résolution prévoyant la mise en place d’unezone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et autorisant le recours à la force pour protéger la population libyenne des troupes du colonel Kadhafi. L’opération internationale baptisée Aube de l’Odyssée a débuté le 19 mars. Le 21 mars, l’Otan a pris le commandement des opérations en Libye.
Libérez le Baron von NotHaus ! Libérez notre argent !
▪ Pauvre M. NotHaus. Il pensait être en train de faire le bien... quelque chose qui devait être fait. Il avait pour idée de frapper des pièces d'argent, qu'il appelait des Liberty Dollars -- ou simplement Liberties.

C'était de vraies pièces, avec une réelle valeur. En fait, leur valeur grimpe. L'argent-métal est la vedette du dernier spectacle monétaire : par rapport à l'or -- qui a joliment grimpé lui aussi -- l'argent est à son plus haut niveau depuis 1984. Si on le compare à lui-même, il est à des sommets de 30 ans.


Comparez la devise de M. von NotHaus à la devise émise par le département du Trésor US (ou les autorités monétaires européennes, d'ailleurs). Les dollars du Trésor n'ont aucune valeur en termes de contenu de métal précieux -- aucune. Au mieux, elle provient des arbres et des plants de coton, avec une valeur de rebut probablement négative. Ce qui signifie que si elle baisse en tant que devise, vous devrez payer quelqu'un pour vous en débarrasser.
Sur ce point, l'historique est clair. Revenez à l'époque où la Fed a été mise en place pour protéger la valeur du dollar, en 1913. Si vous voulez acheter les mêmes choses, il vous faudra 50 fois plus de dollars aujourd'hui qu'à l'époque. Depuis 1971, date où les dernières traces d'or ont été effacées du système monétaire basé sur le dollar, la devise des autorités a perdu sa valeur encore plus rapidement.

Le passé est un prélude. Les autorités travaillent dur pour rendre le dollar encore plus creux. Etant donné l'enthousiasme actuel de la Fed pour sa dévaluation, dans quelques années, le billet vert n'aura peut-être plus aucune valeur.


Même les gouvernements des différents Etats américains -- qui ne sont pas vraiment des visionnaires -- cherchent des moyens de protéger leurs citoyens de la disparition rapide des liquidités émises par la Fed. Une dizaine d'entre eux commencent à réfléchir à des mesures leur permettant de battre leur propre monnaie. Les familles intelligentes mettent en place leurs propres réserves de vraie devise -- l'or. Personne ne fait confiance au dollar à long terme.


Et qui les autorités envoient-elles au violon ? Le type qui frappe une devise honnête en quantités minuscules... ou celui qui sort 2 200 milliards de dollars de devise "papier" assurée de perdre rapidement sa valeur ?


Allez-y, devinez...


Le pauvre M. von NotHaus a été traîné devant les tribunaux... et pourrait aller en prison... pour avoir fait concurrence au monopole de la Fed en matière d'émission monétaire. La Constitution américaine -- article 1, section 8, clause 5 -- donne au Congrès le pouvoir d'émettre de la devise. Et apparemment, lui faire concurrence constitue un délit.


Selon l'article du
Wall Street Journal, cette clause était citée dans le paragraphe 33 de l'acte d'accusation contre M.von NotHaus, avant d'être finalement effacée. Que restait-il pour l'inculper ? Nous n'en savons rien, mais la cour l'a fait. Et il doit désormais faire appel... ou subir des peines, peut-être l'incarcération... et peut-être pour longtemps.

Mais qu'en est-il du reste d'entre nous ? Sommes-nous condamnés aussi ? Serons-nous forcés de payer le prix des politiques monétaires insensées de la Fed ?


▪ Votre correspondant est en chemin, de retour de Californie. Nous n'avons pas de connexion Internet, mais nous avons un exemplaire du
Barron's et du Wall Street Journal. Hélas, nous allons devoir les lire.

Parmi les idées que nous avons trouvées dans
Barron's, il y avait un article sur l'or. Pour situer un peu les choses, tout au long de ce marché haussier de 11 années, pour autant que nous en sachions, Barron's n'a jamais conseillé à ses lecteurs d'acheter de l'or. Au contraire, il les en a généralement découragés. Chaque fois que le journal mentionne l'or, il en parle comme s'il s'agissait d'une sorte d'épiphénomène boursier... un investissement marginal destiné à des personnes marginalement insensées.

Comme le disait Michael Santoli dans le numéro de la semaine dernière, l'or "n'est pas terriblement utile". Il cite un homme appelé Jeffrey Christian, selon qui les acheteurs sont sur le point d'être soumis à rude épreuve -- une chute de 15% à 20% du cours.


Il a peut-être raison sur ce point. Tous les marchés haussiers ont leurs contre-tendances et leurs reculs. Nous serions ravi de voir le prix 20% plus bas. "Achetez pendant le creux", nous dirions-vous.


Quant à l'utilité de l'or, M. Santoli se trompe du tout au tout. Oui, l'or est inutile -- la plupart du temps. En fait, excepté en tant que devise ou en tant que bijoux (une forme de monnaie dans de nombreux pays), il est inutile tout le temps.


Mais parfois, il est presque essentiel. Lorsque l'autre devise -- celle des autorités -- tourne mal, il vous faut une monnaie solide pour vous protéger. C'est le rôle que l'or a toujours joué ; c'est une monnaie naturelle, qui n'a pas été compromise.


Il ne fait rien -- mais il ne cache aucune erreur.


Il ne tient pas de conférences de presse -- mais il ne dit pas de mensonges.


Il ne fait pas de promesses -- et ne déçoit donc jamais.


Et quiconque se donne la peine de frapper des pièces d'or ou d'argent rend service au monde.


Libérez le Baron von NotHaus !
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Bienvenue en Colombie !
▪ "Auriez-vous investi au Brésil il y a quinze ans si vous en aviez eu la possibilité ?" me demanda notre hôte colombien un soir. Il essayait par là-même d'aborder les opportunités qu'offrait son pays.

"Bien sûr, cela aurait été un beau coup", répondis-je.


"Alors, bienvenue en Colombie".
Quand les mensonges crépitent comme un compteur Geiger
▪ On ne peut qu'être abasourdi devant le déferlement de contre-vérités, de justifications de la hausse d'une mauvaise foi qui frise l'imposture, de commentaires au premier degré évoquant l'optimisme du marché -- alors que l'écrasante majorité des gérants qui ne sont pas obligés de répliquer la hausse n'achètent pas le moindre titre.
Les mauvais chiffres sont systématiquement ignorés. L'indice ISM manufacturier américain a légèrement reculé à 61,2. Il en va de même pour les dépenses de construction (-1,4% au lieu de -0,2% anticipé, le plus bas niveau depuis octobre 1999). De ce fait, n'importe quel prétexte haussier est monté en épingle avec un enthousiasme démesuré. Les super bons chiffres de l'emploi US correspondaient en fait à ceux attendus par les marchés. 216 000 créations d'emplois -- après 194 000 en janvier et 200 000 anticipés, ça fait 10% de mieux qu'en février. Le taux de chômage continue en apparence de reculer (8,8% contre 8,9% au plus bas depuis mars 2009).
Mais c'est un recul en trompe-l'oeil. Ce dernier résulte de la disparition mécanique d'un nouveau contingent de chômeurs de longue durée. Ils sont purgés des statistiques officielles, leur délai d'indemnisation étant expiré. Il y a moins de chômeurs, mais davantage de personnes sans travail ou qui ont renoncé à en trouver un !
Les autres composantes de la statistique ne montrent aucun véritable rebond de l'activité économique. La durée hebdomadaire du travail reste inchangée (à 34,3 heures) et les revenus distribués stagnent -- autrement dit, ils reculent en regard d'une inflation à +0,5%. Mais peut importe... C'est tout bon puisque le marché vous le dit !
A tous ceux qui hésitent à se lancer dans une fuite en avant orchestrée par la Fed, les pseudo-stratèges -- qui ont tout compris à la Bourse -- expliquent qu'il n'y a qu'à se laisser porter par la vague. Il n'y a qu'à faire confiance au bon sens du marché.
Un marché beaucoup plus fort et plus avisé que les compteurs Geiger qui crépitent dans un rayon de 40 km autour de Fukushima. La radioactivité ne s'est même pas rendu compte qu'elle n'effrayait plus les vrais investisseurs !
Elle ferait mieux de réintégrer le réacteur numéro trois et de cesser de faire semblant de s'échapper par les fissures ouvertes sous les bâtiments dévastés. Wall Street a bien compris que c'est du bidon !
Admirez les Japonais qui font preuve d'un admirable sang-froid. Il n'y a plus que quelques journalistes -- à la limite de l'amateurisme -- pour prétendre que le traumatisme des populations est considérable.Fukushima s'apparente à une tumeur située tout près du poumon économique du pays.
Un cancer nucléaire dont il semble impossible de se débarrasser et dont personne ne peut prédire l'évolution.

▪ Après 20 ans de fuite en avant dans la spirale des déficits, le choc tellurique et nucléaire du 11 mars apparaît également comme le grand saut dans l'inconnu budgétaire pour le Japon.
Mais cela ne doit inquiéter aucun de ses partenaires économiques. Quelle plus belle excuse la Banque centrale nippone pouvait-elle trouver pour imprimer des milliers des milliards de yens ? Et tout cela, bien sûr, sans que cela soulève la moindre objection.
Une des heureuses conséquences (au milieu d'une foule d'autres qui ont déjà été évoquées), c'est la rechute du yen sous les 84,2 $ et sous les 120 contre l'euro.
Il ne manque plus au tableau qu'une rechute du dollar sous les 1,425/euro et la félicité de Wall Street sera complète. C'est à se demander pourquoi l'exploitant d'une centrale californienne n'a pas encore eu l'idée de saboter tous les systèmes de refroidissement et de neutraliser les groupes électrogènes de secours !
Il n'y a pas de raison que le Japon monopolise les bénéfices de la destruction créatrice.
Ce n'est pas tout à fait exact. La Fed crée du dollar, des bulles et de l'inflation de telle sorte qu'elle détruit le pouvoir d'achat des classes moyennes partout sur la planète. Elle n'a pas encore réussi à détruire complètement la croissance en Europe (déjà quatre pays en récession) mais c'est bien parti si l'euro s'envole vers les 1,50 $ et les 128 yens.
Un des bras droit de Ben Bernanke, William Dudley, vient d'affirmer vendredi que les signaux de reprise économique aux Etats-Unis n'étaient pas une raison suffisante pour envisager de renoncer au QE2 et de remonter les taux.
C'est le genre de déclaration qui rend le billet vert radioactif pour ses détenteurs et précipite les démarches visant à s'en débarrasser. C'est ce que les cambistes ont fait vendredi soir. L'euro a atteint son plus haut niveau de la semaine et de l'année 2011 à 1,424 $. Le débordement des 1,4250 marquerait un renversement de tendance moyen terme avec les 1,50 puis le plancher historique des 1,612 en ligne de mire.
▪ Les cambistes ne partagent pas le même enthousiasme que Wall Street vis-à-vis des chiffres de l'emploi. Les arbitrages s'accélèrent en faveur des actifs tangibles comme en témoigne un baril qui clôturait vendredi à 108,3 $ (nouveau record annuel).
L'inflation constitue une menace qui n'a rien d'une vue de l'esprit. Le débat entre hausse réelle des prix et hausse ressentie masque l'essentiel. Il s'agit d'un impact négatif exponentiel sur les ménages à plus faible revenu et imperceptible pour les hauts revenus.
Cela explique t-il le refus des indices US devant l'obstacle constitué par le zénith du 18 février dernier ?
Après une entame de séance, de mois et de trimestre très prometteuse -- et une hausse moyenne de 0,8% en cours de matinée --le Dow Jones a calé sous 12 420 points et le Nasdaq sous les 2 803 points.
Ces deux indices ont reperdu l'essentiel ou l'intégralité de leurs gains avant de reprendre 0,45% et 0,3% respectivement au final. La faute au pétrole trop cher ? Cela efface les pertes de la veille mais ne restaure pas une forte dynamique haussière.
Le S&P a gagné 0,5%. Il réalise la meilleure performance du jour après avoir oscillé entre 1 338 et 1 329 points. Le zénith annuel des 1 344 était à portée de main dans l'euphorie un peu surfaite du début de la matinée.
Un prétexte qui a permis au CAC 40 de s'envoler de 1,65% ce vendredi (+2,1% de gain sur la semaine). Le DAX a flambé de 2% et l'Euro-Stoxx 50 a engrangé 1,8%. L'optimisme s'impose de façon univoque. L'entame du second trimestre 2011 apparaît bien à l'image de la tendance irréductiblement haussière qui s'est enclenchée depuis le 1er janvier.
Ne vous étonnez pas si, d'ici le milieu de la semaine, les commentaires commencent à fleurir affirmant que la hausse de taux de la BCE est déjà dans les cours. La désinformation et la manipulation sont érigées en système de communication depuis septembre 2010. Un nouveau palier a été franchi avec les retombées (radioactives) du 11 mars dernier.
Cette fuite en avant dans le mensonge et les expédients monétaires n'a d'équivalent que la période de juillet/août 2008 qui a précédé la faillite de Fannie Mae, Lehman et AIG. Souvenez-vous de cette sentence historique de Hank Paulson, quelques mois après le sauvetage en catastrophe de Bear Stearns : "Je n'ai jamais vu un système bancaire aussi solide".
Il faut arrêter de sauver des Etats et des banques avec de l'argent qu'on n'a pas !


▪ Où diable en étions-nous...
Ah oui ! Tout va bien : anticipations de croissance en hausse, marchés financiers impressionnants d'optimisme, résultats d'entreprises éclatants, inflation totalement sous contrôle, chômage en baisse... tout baigne.
Serions-nous devant un "miroir sans tain"
Vous savez, ce miroir qui permet de voir sans être vu... Le côté miroir (le vôtre) étant toujours du côté le plus éclairé. Eclairé... et baigné d'optimisme par les bonnes nouvelles qu'on nous diffuse, ajouterais-je...
Et derrière le miroir ? Les grands de ce monde... ceux qui "fabriquent" les monnaies, "font" les marchés, tirent les ficelles.
▪ Pour commencer, soyez critique...
On ne le dira jamais assez : faites attention aux chiffres et aux paroles des grands de ce monde.
- Aux Etats-Unis,le chômage baisse parce que les inscrits au chômage sortent des statistiques pour grossir les rangs des pauvres.
- De même, l'inflation calculée par les gouvernements est une chose. L'inflation que vous ressentez à chaque fois que vous ouvrez votre porte-monnaie (la vraie, celle qui fait mal) en est une autre.
▪ En plus, soyez vigilant
Tsunami, catastrophe nucléaire, guerre en Libye, risque majeur de basculement du Moyen-Orient, dettes souveraines explosives, montée de l'inflation, ralentissement des émergents, pétrole à des niveaux stratosphériques capable de briser la croissance... Rien n'y fait. Les marchés restent de glace et ne cillent pas.
Vous trouvez cela normal ? Moi pas.
▪ Quand on a trop d'argent, on s'en fiche d'en perdre... On en est là
Les marchés restent d'airain et sont inébranlables. Ils sont totalement "shootés" à la création monétaire. Direct en intraveineuse. Et ça marche : Japon, Chine, Europe, Etats-Unis... les banquiers centraux en usent et en abusent tous.
Cette injection de liquidités est une drogue qui fait perdre aux marchés la conscience de la réalité et du risque. Ils ne réagissent plus. Ne savent plus jauger le risque.
▪ Alors les autorités monétaires continuent...
Elles fabriquent de toutes pièces la "croissance" et la hausse des marchés financiers, à coups de centaines de milliards de création monétaire ex-nihilo. Et ce n'est pas tout. On y ajoute de la "cavalerie, pure et dure".
Regardez l'Irlande qui demande 24 milliards supplémentaires pour ses banques. L'Irlande en faillite totale. Qui va payer ? Les pays de la Zone euro... à coups d'émissions obligataires. Si au moins ils en avaient les moyens... mais même pas ! Eux aussi sont dans un gouffre financier insoluble. Mais ils continuent de creuser leur déficit. Et leur tombe...
▪ Il faut arrêter de sauver des Etats et des banques avec de l'argent qu'on n'a pas !
- Il faut fermer le robinet de l'argent qui coule à flots.
- Il faut cesser de fuir la réalité en se réfugiant derrière la création monétaire et l'accroissement de la dette.
- Il faut dire la vérité aux gens : oui, l'Irlande et la Grèce sont en faillite...
- Il faut prendre ses responsabilités et agir : oui, nous allons restructurer les dettes de ces Etats. Et oui, ce seront les investisseurs privés, et non plus les contribuables des Etats (vous !), qui paieront pour les fautes des Etats et des banques.
- Il faudra frapper fort : en n'hésitant pas à euthanasier carrément certaines banques qui ont fauté.
- Il faut réapprendre à faire du vrai avec du vrai. Et non du faux avec du faux.
Le plus dur sera de trouver des politiques pour le dire et pour le faire. Des vrais. Pas de ceux qui courent après le prochain mandat électoral. Et si on ne les trouve pas vite, les urnes s'en chargeront. Au péril des démocraties.
▪ Chassez le naturel il revient au galop...
Tous ces montages improbables de sauvetage, tous ces mirages de création monétaire pour soutenir une croissance illusoire auront une fin. La réalité nous rattrapera alors. Je pense sincèrement que nous allons au-delà de difficultés et qu'il faut les prévoir. Non pas pour les fuir. Mais pour s'y préparer et les affronter.
▪ Si je vous dis tout cela, c'est qu'on peut le faire
Tant que les marchés montent, il faut en profiter, rester investi. Mais rester vigilant. Le marché peut réagir violemment, très soudainement. J'ai comme l'impression que nous avons à faire à une cocotte-minute dans laquelle la pression monte d'un cran tous les jours, mais qui pour l'instant reste sous contrôle. Jusqu'à ce que...
- Il est important de préparer aujourd'hui, en ayant un portefeuille global alloué de façon optimale.
- Il est important aussi d'avoir en poche un "plan" qui vous permettra de protéger vos actifs contre le retournement s'il a lieu. Voire d'en profiter.
Monsieur, Madame ,


Voici le management actuel des élites et des maîtres.
Vous lancez une sorte de cri d'alarme dans votre livre "Lost in Management". Faut-il faire le procès du management des trente dernières années ?
Non pas le procès, mais amener les entreprises à regarder les choses en face. Elles sont en train de se fourvoyer. Pour faire face à la nécessité de garder tous les comportements sous contrôle, surtout avec la crise, les entreprises ont accentué leurs moyens de coercition. Tous ces process, ces systèmes de "reporting", c'est de la coercition destinée à garder les salariés sous contrôle. Or le résultat obtenu produit l'effet inverse : les entreprises perdent le contrôle d'elles-mêmes. C'est le constat que j'ai pu faire au terme de mes missions de terrain et de 800 entretiens. Il s'agit en fait de ce que j'ai nommé "un taylorisme relooké". Cette idée qui préside à l'administration publique dans laquelle on cherche à appliquer toutes les règles et qui revient à une forme de grève du zèle. En anglais, d'ailleurs, on parle de "working to rule". Au lieu de "motiver" les salariés, de les amener à s'engager pour leur entreprise, ces techniques provoquent le retrait et la rébellion active ou passive. Plus l'entreprise cherche à contrôler et à mettre la pression, plus les salariés, cadres y compris, se réfugient dans des investissements alternatifs, la famille par exemple, qui viennent compenser la dureté du monde du travail. Mieux :le délire des processus, des "reportings" et des indicateurs finit par recréer des zones de liberté pour les salariés tant ils deviennent contradictoires les uns avec les autres et laissent ainsi les acteurs libres de décider ce qu'ils doivent appliquer ou non. Au final, on assiste à un "mix" d'anarchie et d'obéissance sélective (je choisis ce à quoi je décide d'obéir) qui mène au désinvestissement. Cette bureaucratie annule de fait le rôle de l'encadrement de proximité qui n'a du coup plus d'effet de levier. Les entreprises s'enfoncent dans un jeu perdant-perdant avec leurs salariés.
Vous avez, dites-vous  voyagé à travers une vingtaine de cas, sorte d'expédition dans le monde des entreprises. Que faut-il garder ? Et à quoi faut-il renoncer ?
Le monde de l'entreprise n'est pas un monde blanc ou noir. Il est souvent contradictoire et plein de contrastes. Ainsi, dans une même entreprise, peut-on identifier quelques-unes de ces fameuses poches de "sous-travail" à côté de zones de « surtravail » parfois génératrices de désastres psychosociaux. La vie de ces organisations ne doit pas se prêter à une lecture idéologique. Au contraire. Car l'idéologie, celle du langage managérial, masque souvent la réalité, elle empêche même d'écouter. Quand sont apparus les phénomènes de souffrance au travail, on a bien compris que les problèmes d'organisation étaient liés aux modes de fonctionnement. Mais pour ne pas avoir à se remettre en cause, les entreprises ont individualisé et médicalisé les problèmes pour n'en gérer que les effets et surtout ne pas s'intéresser aux causes. Or, l'enjeu est aujourd'hui collectif et non individuel. Tant qu'on travaillait en silo ou en séquentiel, il y avait moins de pression. Les organisations transversales sont devenues terribles et ont fait des autres un enfer. Mais l'idée qu'une entreprise pourrait fonctionner sans règles n'est pas jouable. Tout le problème réside dans le fait de décider de l'endroit où on met le curseur. Les entreprises n'ont pas su arrêter l'engrenage dans lequel elles sont rentrées. Elles ont alourdi leurs systèmes au lieu de les alléger, les rendant de plus en plus stressants et incontrôlables . Prenez le PDG de cette grande entreprise de matériel électrique. Il vient de demander que l'on réduise les critères de performance d'au moins 30 % pour baisser le régime. Or c'est une entreprise qui avait tout fondé sur l'« entrepreneurship ». Ils ont compris qu'ils tuaient leur martingale en enserrant leurs salariés.
Comment réconcilier les Français avec le travail et plus particulièrement avec le monde de l'entreprise ? À quel horizon voyez-vous une amélioration ? Et dans quelles conditions ?
Les Français se sont beaucoup interrogés sur la baisse de la valeur travail. C'est naïf et au pire manipulatoire. Car c'est le travail lui-même qui s'est détérioré, que ce soit en France ou à l'étranger. En France, nous sommes bien plus bureaucratiques que les Américains. Là où un Américain fait dix "process", un Français va en mettre trente en place. Résultat : le détricotage sera long et douloureux . La reprise en main devrait se faire encore attendre, le temps nécessaire de se rendre compte que les techniques employées ne sont guère efficaces. Cela est peu surprenant tant ce qui domine dans l'histoire des entreprises et du monde - de Taylor à Orwell - est plutôt la tentation de mettre les comportements sous cloche, sous contrôle. Les entreprises se sont tournées vers la coercition au même moment où les sociétés se démocratisaien t. Le degré de liberté a augmenté dans la société civile pendant que celui-ci a baissé dans les entreprises. Raison pour laquelle cela peut durer encore longtemps. Sans compter qu'avec notre système de grandes écoles la distance entre les dirigeants et les salariés est énorme : les patrons sont censés tout savoir et ne relèvent pas toujours de la sphère des mortels. Les ramener à plus d'humanité, ce serait leur faire accepter qu'ils ne savent pas tout et, pour certains, arrêter de confondre management et communication. Mais pour cela, il faut qu'ils apprennent à faire confiance. Certains commencent à réaliser qu'il va falloir desserrer l'étau, ne serait-ce que pour récupérer un peu d'investissement dans le travail. Propos recueillis par Sophie Péters

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